« L’élément déclencheur », est que la direction a, selon le syndicat, décidé de supprimer les horaires postés de certains ateliers, ce qui a pour conséquence de priver un peu plus de 150 personnes d’environ 250 euros par mois.
Selon le service de presse de la direction de DCNS à Cherbourg et la CGT, les accès du site ont été libérés en début d’après-midi par les salariés. Selon la direction l’activité a repris dans la foulée mais selon la CGT elle ne reprendra pas avant mercredi.
Dans la matinée, les salariés, arrivés tôt, étaient 100 à 200 à bloquer les accès, selon un correspondant de l’AFP.
Le directeur de la communication du site, Frédéric Gesnouin, a indiqué que les salariés concernés se verraient garantir une stabilité de leur revenus pendant deux ans.
« La raison profonde de ce mouvement c’est le manque d’effectifs. En 2004, on était 2.400 ouvriers. Aujourd’hui nous sommes 700 ouvriers. On a quatre sous-marins à faire et on nous dit qu’il n’y a pas de travail. Parce que la direction veut sous-traiter la production et limiter l’activité du site au contrôle de la sous-traitance », a affirmé Laurent Hébert, délégué CGT.
Selon lui, le premier des sous-marins nucléaires Barracuda, en construction à Cherbourg, est sous-traité à 80%. « Les suivants le seront encore plus. Le problème c’est que ça va nous rendre dépendant de sous-traitants et finir par augmenter nos coûts », a-t-il ajouté le syndicaliste.
DCNS est détenu à 64% par l’Etat français.
Lundi soir M. Hébert s’était invité au conseil de la communauté urbaine de Cherbourg. « Qui, dans cette salle, assume que la direction de DCNS fasse travailler des détenus dans les prisons au nom d’une politique de sous-traitance du moindre coût ? », a-t-il notamment lancé face à une assemblée qui ne semblait pas à l’aise selon la Presse de la Manche.