« La conchyliculture en Méditerranée est hors du commun, ce qui en fait notre fierté », explique M. Lafont, citant l’élevage sur cordes et sur tables « unique au monde » mis en place depuis le début du XXe siècle, les conditions climatiques méditerranéennes et les milieux de production, majoritairement lagunaires.
En Atlantique, les huîtres poussent dans des poches en plastique, en Méditerranée sur des cordes où elles sont fixées et récoltées une par une et en eau profonde, souligne-t-il.
Deux logos « Huitres de Méditerranée » et « Moules de Méditerranée » et un contrat de filière vont permettre de mieux identifier des produits qui sont vendus pour l’essentiel en vente directe et pâtissent parfois des fermetures temporaires de commercialisation.
« Notre activité se déroule dans un écosystème lagunaire sans marée, vivant et extrêmement sensible aux facteurs extérieurs tels que le réchauffement climatique, les précipitations voire les pollutions exogènes », relève M. Lafont.
La profession regroupe sur l’arc méditerranéen français quelque 600 producteurs sur sept sites représentant 10% des huîtres françaises (environ 10.000 tonnes par an).
Ces sites sont la lagune de Thau, le plus important, et Vendres, dans l’Hérault mais aussi l’étang de Leucate et Gruissan dans l’Aude, Port-Saint-Louis (Bouches-du-Rhône), la zone des Tamaris dans le Var et l’étang de Diane en Haute-Corse.
En 2020, la commercialisation a été très affectée notamment par les restrictions du premier confinement pour lutter contre la pandémie de coronavirus.
Après une bonne reprise d’activité en été, les conchyliculteurs de Méditerranée sont dans l’incertitude pour les fêtes de fin d’année qui constituent de 40 à 90% du chiffre d’affaires pour les huîtres de ces petites entreprises souvent familiales.
« On est face à un flou artistique. Personne n’est capable d’anticiper ce qui va se passer à une semaine des fêtes », assure M. Lafont. « On a une clientèle assez âgée sur le produit huître. Beaucoup nous disent qu’ils vont faire l’impasse sur la Noël par crainte de se mélanger lors de rassemblements familiaux ».