« Le principe est d’être mobilisés (…, d’être réactifs, ne pas attendre que la situation se dégrade, et d’être capables de mobiliser tous les outils » disponibles dans le cadre de la politique agricole commune (PAC), a déclaré à son arrivée le ministre français, Stéphane Le Foll.
« Nous devons nous organiser et nous coordonner », notamment pour empêcher un engorgement du marché intérieur par les invendus en Russie, a-t-il relevé, citant le cas des exportations polonaises de pommes vers la Russie, « 700.000 tonnes, c’est énorme ».
Son homologue irlandais, Simon Coveney, a également mis en garde contre une concurrence accrue entre pays de l’UE, se référant au « fromage néerlandais qui doit trouver un marché alternatif ».
S’ils soutiennent jusque-là les mesures déjà annoncées par la Commission européenne en faveur des produits les plus touchés — fruits et légumes périssables, fromage et beurre — pour une enveloppe de 180 millions d’euros, les ministres pourraient toutefois se diviser sur les moyens de financer plus d’aides au secteur.
M. Coveney a ainsi plaidé pour que des fonds de l’UE soient mis à contribution au-delà de l’enveloppe de la politique agricole commune (PAC), une option jusque-là exclue par nombre de partenaires, dont Paris et Berlin.
Le ministre irlandais a aussi demandé une intervention de la Commission en faveur des produits de la pêche et de l’aquaculture, dont l’UE a exporté pour 144 millions d’euros en Russie en 2013. Les ministres doivent également évaluer l’impact de l’embargo sur la filière viande.
La réponse européenne doit être centrée sur la stabilisation des marchés, l’ouverture de nouveaux débouchés, mais aussi sur l’examen, si nécessaire, de « compensations ciblées » pour les producteurs les plus touchés, a pour sa part souligné le commissaire à l’Agriculture, Dacian Ciolos.
Même s’il n’affecte au total que 4,2% du total des exportations agricoles de l’UE, l’embargo décrété par Moscou il y a un mois en marge de la crise ukrainienne frappe de plein fouet les fruits et légumes, le beurre et le fromage, dont la Russie absorbait en gros un tiers des exportations.
Les pays baltes, la Finlande et la Pologne, ainsi que les producteurs fruitiers du Sud de l’Europe, sont les plus touchés.