Les pêcheurs bretons dénoncent des « importations massives » qui « plombent les cours »

« Les cours ont tenu bon au début du confinement, sachant qu’une bonne partie de la flotte était à l’arrêt », constate Olivier Le Nezet, président de Breizhmer (association des acteurs des produits de la pêche et de l’aquaculture de Bretagne) et du comité régional des pêches maritimes de Bretagne, cité dans un communiqué.

« Mais depuis quelques jours des importations massives ont fait chuter les cours, hypothéquant la reprise des autres navires restés à quai depuis mars », dénonce M. Le Nezet.

Ces importations « plombent les cours » selon Breizhmer, « pour autant le consommateur paie toujours le même prix à l’étal ».

« Un merlan vendu 40 centimes d’euro le kilo sous la criée de Saint Quay-Portrieux (Côtes-d’Armor, ndlr) sera payé 13 euros par le client d’une grande enseigne située à quelques kilomètres du port. Inadmissible dans le contexte que vit la France », soulignent les pêcheurs et mareyeurs bretons.

Selon Breizhmer, « certaines enseignes de grandes surfaces ont cédé aux vieux démons du profit alors qu’elles continuent d’afficher leur soutien aux producteurs français ».

En conchyliculture, « le constat est le même ». « Les producteurs bretons et leurs structures professionnelles regrettent une baisse des prix d’achat par les GMS (grandes et moyennes surfaces) auprès de leurs fournisseurs alors que la baisse des volumes de vente ne le justifie pas », ajoute Breizhmer.

« La vente de produits d’autres origines, comme l’Irlande, alors que le produit français et breton est disponible en quantité sur l’ensemble des bassins n’est pas supportable », poursuit Breizhmer.

Et « il n’est pas non plus tenable d’assister à des actions de promotion sur les huîtres en cette période de crise », affirme Sylvain Cornée, 1er vice-président du comité régional conchylicole de Bretagne-Nord.

« C’est effectivement un sujet très sensible. Il y a une reprise des importations depuis la semaine dernière, surtout du poisson d’Écosse à des prix défiant toute concurrence », a indiqué à l’AFP le Comité national des Pêches. Ce phénomène a affecté « la reprise progressive que nous mettions en place », a ajouté le CNPMEM.

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