Benjamin Elman a déclaré à la presse avoir servi de bouclier humain quand une patrouille navale est intervenue pour tenter de libérer le navire français.
« Les officiers de la marine ont négocié la libération d’autres membres de l’équipage », a-t-il déclaré lors d’une brève apparition devant les journalistes dans la ville de Yenagoa (sud), « mais les pirates m’ont gardé pour être sûrs de réussir à s’enfuir ».
Il a raconté avoir été transporté dans un village où il a reçu du pain et de l’eau, et il a précisé que les ravisseurs n’avaient pas été violents à son égard.
Les soldats « ont investi le camp » des pirates, qui étaient déjà partis, et ont libéré l’otage la nuit dernière, selon le lieutenant colonel Onyema Nwachukwu.
« Personne n’a été arrêté parce que les criminels ont abandonné le camps quand ils ont appris que les soldats approchaient », a-t-il précisé.
L’armée a agi suivant des informations transmises par les services de renseignements, avec l’aide de jeunes de la communauté d’Amatu 1, dans l’Etat de Bayelsa, dans la région pétrolifère du Delta du Niger,a-t-il expliqué.
On ignore si une rançon a été payée pour libérer le marin français, les kidnappeurs laissant ensuite l’armée le récupérer.
Le bureau maritime international (BMI) a annoncé lundi qu’un tanker français porté disparu quatre jours plus tôt dans le Golfe de Guinée avait été libéré. Le BMI n’a pas donné le nom du navire, mais semblait faire référence au MT Adour.
Les propriétaires avaient perdu le contact avec leur bateau jeudi alors qu’il naviguait au large du Togo. Le BMI, qui est chargé de surveiller et de rapporter les actes de pirateries, avait alors publié une alerte pour appeler les autres navires à faire preuve de vigilance dans cette zone.
Le nombre d’attaques dans le Golfe de Guinée, qui comprend le Nigeria, le Bénin et le Togo, est passé de 39 en 2010 à 53 en 2011, puis 62 en 2012, selon le centre de réflexion britannique Chatham House.
La plupart des actes de piraterie dans le Golfe de Guinée visent les pétroliers et leur précieuse marchandise, revendue au marché noir.
Premier producteur de pétrole d’Afrique, avec environ deux millions de barils par jour, le Nigeria a été le premier pays de la zone à subir de nombreuses attaques de pirates au large de ses côtes.
La plupart des otages enlevés dans cette région sont libérés après paiement d’une rançon –contrairement aux enlèvements qui ont lieu dans le nord du pays, où les islamistes ont déjà tué plusieurs de leurs victimes.
Les dirigeants du G8, réunis en Irlande du Nord, se sont engagés mardi à refuser de verser des rançons en cas d’enlèvements de leurs ressortissants par des « terroristes » et ont appelé les entreprises à suivre ce principe.