« L’opération Irini va beaucoup mieux », a affirmé l’Espagnol Josep Borrell à l’issue d’une visioconférence avec les ministres de la Défense de l’UE au cours de laquelle a été confirmée la mise à disposition de nouveaux moyens militaires et de facilités.
« Nous avions un bateau et un avion à temps partiel pour commencer il y a sept mois. Aujourd’hui nous avons quatre bâtiments de guerre et quatre avions à temps plein, et la France a mis à disposition le port de Marseille pour débarquer les cargaisons des bâtiments arraisonnés », a précisé Josep Borrell.
La France a également mis à disposition d’Irini un bâtiment de la marine nationale.
Josep Borrell a dû batailler pour doter cette opération des moyens nécessaires pour lui permettre d’assumer sa mission de contrôle de l’embargo des Nations unies. Il a multiplié les appels à contribution et s’est employé à convaincre les Etats membre de son utilité.
« Nous avons fourni aux Nations unies de l’imagerie spatiale et des renseignements », a-t-il précisé. Irini a permis de documenter les violations de l’embargo commises par la Turquie et la Russie, deux pays impliqués dans le conflit. L’UE a sanctionné en septembre un armateurs turc coupable de violations de l’embargo par le gel de ses avoir dans l’UE.
L’opération lancée en avril a un mandat du Conseil de sécurité. Sa zone d’opération en Méditerranée orientale a été éloignée des routes empruntées par les passeurs de migrants en Libye et sa mission a été limitée au contrôle des embargos sur les armes et les produits pétroliers.
Un navire transportant du fuel à usage militaire a été arraisonné par les navires d’Irini en septembre et le chargement a été débarqué en Grèce, a précisé un diplomate.
« Pour être efficace, l’opération a besoin de satellites, d’avions de reconnaissance, de navires d’interception, de navires de soutien, de ports de déroutement pour les bâtiments arraisonnés et de bateaux pour les escorter », a-t-il expliqué.
« Il faut assurer un roulement, ce qui impose de nombreuses contributions et plusieurs ports de débarquement », a-t-il souligné.
Ce soutien a été important pour les Nations unies qui sont parvenues à obtenir un cessez-le-feu entre les deux pouvoirs rivaux, le Gouvernement d’union nationale (GNA) soutenu par Ankara et les forces de Khalifa Haftar, soutenu par les Emirats arabes unis et la Russie notamment.
« Il faut le surveiller sinon il ne va pas tenir », a averti Josep Borrell.
« Nous attendons que les Nations unies désignent un envoyé spécial pour la Libye et disent quels sont leurs besoins. Alors, je demanderai aux Etats membres quelle aide ils sont prêts à fournir », a conclu Josep Borrell.