« Le Premier ministre est clairement déçu par l’échec de l’Espagne à éliminer les contrôles supplémentaires ce week-end », a indiqué Downing Street, estimant que ces contrôles, qui entraînent de longues files d’attente, « ont des motivations politiques et sont totalement disproportionnés ».
« Nous sommes maintenant en train d’examiner quelles voies légales nous sont ouvertes », a indiqué le porte-parole. « Ce serait une démarche sans précédent donc nous voulons l’examiner avec attention avant de prendre la décision d’engager des poursuites », a-t-il ajouté.
L’Espagne a également annoncé étudier la possibilité de porter le contentieux devant les Nations unies ou la Cour internationale de justice de La Haye.
Dans ce climat de tension, des navires de guerre ont commencé à appareiller lundi d’Angleterre pour des manoeuvres en Méditerranée, au cours desquelles une frégate britannique doit faire escale à Gibraltar. Ces exercices sont prévus de longue date, selon Londres, mais ils ont été interprétés comme une tentative d’intimidation britannique dans la presse espagnole.
La tension entre Londres et Madrid, récurrente autour de Gibraltar, est à nouveau montée fin juillet. Les autorités de Gibraltar ont provoqué la colère de Madrid en coulant dans la Méditerranée, en baie d’Algésiras, des blocs de béton formant un récif artificiel, pour tenter de mettre fin aux incursions dont elles accusent les pêcheurs espagnols dans des eaux qu’elles considèrent comme les leurs.
Depuis, de longues files d’attente se sont formées à la frontière et Gibraltar affirme que l’Espagne a multiplié les contrôles douaniers en représailles.
Ce à quoi Madrid rétorque que ces contrôles sont obligatoires, puisque Gibraltar, comme le Royaume-Uni, n’appartient pas à l’espace Schengen, et qu’ils sont nécessaires pour lutter contre la contrebande.