« Le HMS Trent va se rendre au Guyana, notre allié régional et partenaire dans le cadre du Commonwealth ce mois-ci pour une série d’engagements dans la région », a indiqué le ministère britannique de la Défense dans un communiqué, sans plus de précisions.
Selon la BBC, le patrouilleur doit participer à des manoeuvres militaires après Noël avec d’autres alliés non précisés de l’ancienne colonie britannique, à qui Londres avait déjà affiché son soutien en dépêchant sur place son secrétaire d’Etat chargé des Amériques, David Rutley.
Le HMS Trent, d’habitude basé dans la Méditerranée, avait été envoyé début décembre dans les Caraïbes pour lutter contre les trafics de drogue.
Le ministre de la Défense du Venezuela Vladimir Padrino López a réagi en dénonçant une « provocation ».
« Un navire de guerre (…)? Et ensuite? Et l’engagement à faire preuve de bonne volonté et à la coexistence pacifique? Et quid de la promesse de ne pas recourir à la menace et de n’utiliser la force dans aucune circonstance », a-t-il écrit sur le réseau social X, se référant aux engagements pris par le président du Venezuela Nicolas Maduro et son homologue du Guyana Irfaan Ali lors de leur rencontre le 14 décembre.
« Nous restons en alerte face à ces provocations qui font peser un risque pour la paix et la stabilité de la Caraïbe », a ajouté le ministre.
Quelque 125.000 personnes soit un cinquième de la population du Guyana vivent dans l’Essequibo, qui couvre les deux tiers de la superficie du pays.
Le Venezuela soutient que le fleuve Essequibo doit être la frontière naturelle, comme en 1777 à l’époque de l’empire espagnol. Le Guyana argue que la frontière, datant de l’époque coloniale anglaise, a été entérinée en 1899 par une cour d’arbitrage à Paris.
La tension était montée après le lancement en septembre d’appels d’offres pétroliers par le Guyana, puis le référendum organisé en réaction le 3 décembre au Venezuela sur un rattachement de l’Essequibo, territoire de 160.000 km2 riche en pétrole et ressources naturelles, administré par Georgetown et revendiqué par le Venezuela.
le président guyanien Irfaan Ali et le président vénézuélien Nicolas Maduro se sont rencontrés le 15 décembre lors d’un sommet qui a contribué à faire baisser la pression — engagement à ne pas utiliser la force — mais n’a pas résolu le différend, les deux pays campant sur leurs positions.