Le directeur de la colonie N°3 de la localité de Kharp, Vadim Kalinine, et cinq adjoints se retrouvent visés par des interdictions de séjour au Royaume-Uni et verront d’éventuels avoirs sur le sol britannique gelés, a précisé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
« Les responsables du traitement brutal infligé à Navalny ne doivent se faire aucune illusion: nous les tiendrons pour responsables », a déclaré le chef de la diplomatie David Cameron, cité dans le communiqué.
« Les autorités russes voyaient clairement Navalny comme une menace et ont tenté à plusieurs reprises de le faire taire », a-t-il ajouté.
« Personne ne doit douter de la nature oppressive du système russe », a insisté M. Cameron, qui compte profiter de sa présence à une réunion du G20 au Brésil pour dénoncer « l’agression russe » en Ukraine « directement » auprès de son homologue russe Sergueï Lavrov.
Le Royaume-Uni, qui avait dès vendredi convoqué un haut diplomate russe, a réclamé que le corps de M. Navalny soit « remis à sa famille immédiatement » et que soit lancée « une enquête complète et transparente » sur la mort de l’opposant au Kremlin.
Selon l’administration pénitentiaire russe, M. Navalny est mort le 16 février dans la colonie pénitentiaire N°3 de la localité de Kharp, une prison de haute sécurité où il était détenu depuis fin 2023 et purgeait une peine de 19 ans pour « extrémisme ».
Selon l’équipe du défunt, les enquêteurs russes ont affirmé lundi qu’ils ne rendraient pas sa dépouille avant au moins 14 jours afin de procéder à une « expertise ».
Après avoir survécu par miracle à un empoisonnement en août 2020, puis avoir été soigné en Allemagne, Alexeï Navalny, devenu populaire grâce à ses enquêtes sur la corruption du pouvoir russe, avait choisi de retourner en Russie en janvier 2021.
Il avait été immédiatement arrêté et condamné successivement à des peines de plus en plus lourdes, dans des conditions de détention de plus en plus difficiles, et fut souvent enfermé dans le froid d’une cellule d’isolement.