Le gouvernement britannique « soutient un moratoire sur l’octroi de licences d’exploitation pour les projets miniers en haute mer – qui impliquent l’extraction de minéraux tels que des métaux précieux, cuivre et cobalt », a annoncé Londres dans un communiqué.
Le Royaume-Uni, signataire en septembre d’un traité historique de protection de la haute mer, rejoint ainsi d’autres pays, dont la France, qui réclament une « pause de précaution » avant la possible extraction de matériaux dans des fonds marins riches d’une biodiversité encore largement méconnue.
Mais plusieurs pays, notamment la Chine, avaient réussi à empêcher la tenue d’un débat officiel sur cette question à l’Assemblée de l’AIFM en juillet dernier.
En vertu de la Convention de l’ONU sur le droit de la mer, l’AIFM est chargée à la fois de protéger le plancher océanique des zones en dehors des juridictions nationales, et d’y organiser l’exploration et l’éventuelle exploitation de minéraux convoités.
Les Etats membres de son Conseil négocient depuis dix ans un code minier pour fixer les règles d’une éventuelle exploitation de ces minéraux, que certains estiment capitaux pour la transition énergétique, en particulier les batteries des véhicules électriques.
Mais depuis le 9 juillet, n’importe quel Etat peut déposer une demande de contrat d’exploitation pour une entreprise qu’il sponsorise, grâce à l’expiration d’une clause déclenchée en 2021 par le gouvernement de Nauru, permettant de réclamer l’adoption du code minier sous deux ans.
Le Royaume-Uni a affirmé lundi qu’il « ne parrainera ni ne soutiendra la délivrance de telles licences jusqu’à ce que des preuves scientifiques suffisantes soient disponibles pour évaluer l’impact potentiel des activités minières en haute mer sur les écosystèmes marins ».
ONG et scientifiques pointent du doigt les risques de destruction directe d’habitats et d’espèces, mais aussi de perturbation de la capacité de l’océan à absorber le carbone émis par les activités humaines.
« Le revirement du gouvernement britannique sur l’exploitation minière en haute mer montre que le vent tourne contre cette industrie destructrice », s’est félicité la responsable de l’ONG Greenpeace Fiona Nicholls, lundi dans une déclaration transmise à l’AFP, appelant toutefois Londres à se prononcer pour une interdiction complète de l’extraction minière sous-marine.