Cette mesure, qui doit encore être avalisée par les députés européens en septembre et par les Etats-membres, était proposée par l’eurodéputé conservateur français Alain Cadec, et soutenue par le groupe socialiste, au nom de la nécessité de renouveler une flotte européenne de pêche vieillissante, avec plus de la moitié des bateaux ayant plus de 25 ans.
La commission l’a adoptée par 12 voix contre 11, en votant sur les grandes lignes de répartition de l’enveloppe de plus de 6,5 milliards d’euros prévue entre 2014 et 2020 par le Fonds européen pour les affaires maritimes (FEAM)et la pêche, l’outil de financement de la politique de pêche commune.
Une telle décision « maintient le cercle vicieux de la surpêche », a réagi l’ONG Oceana, mobilisée au sein d’une alliance d’organisations environnementales. « Investir dans de nouveaux bateaux quand tant de stocks halieutiques européens sont en danger est de la pure folie », a commenté son responsable européen, Xavier Pastor, cité par un communiqué.
Pour ces ONG, qui espèrent réussir à les faire retoquer en plénière, ces aides à la flotte risquent d’absorber plus de 1,6 milliard des fonds prévus, au détriment du financement des autres volets de la politique commune de pêche, que l’UE est convenue par un accord en mai d’axer sur la reconstruction des stocks de poisson.
L’amendement controversé prévoit que le FEAM puisse subventionner jusqu’à 80.000 euros le renouvellement de bateaux de plus de 35 ans.
Parmi les autres dispositions avancées par le rapporteur Alain Cadec et combattues par les ONG, la commission s’est également prononcée en faveur d’aides au remplacement des moteurs des bateaux, et à l’installation des jeunes pêcheurs.
Ces aides avalisées par la Commission mercredi doivent au contraire selon leurs partisans permettre aux pêcheurs européens, au premier rang desquels les Français et espagnols, à s’adapter à cette réforme.
Pour l’ONG Nef (New economics foundation, la France sécuriserait ainsi 90 millions d’euros pour plus de 1.000 nouveaux navires.