Le projet est à l’étude à Bruxelles depuis plusieurs semaines. Il avait été évoqué bien avant que les forces américaines et britanniques ne frappent le Yémen.
L’UE chercherait à compléter la coalition dirigée par les États-Unis, qui comprend de nombreux pays de l’Union et opère déjà sur cette route maritime vitale. La taille et la composition d’une telle mission européenne restent toutefois à préciser.
« En tant qu’UE, nous travaillons intensément sur la manière dont nous pouvons renforcer la situation en mer Rouge et contribuer à une stabilisation. Nous devons en décider ensemble dans le cadre européen. Nous y travaillons d’arrache-pied », a expliqué vendredi la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, depuis Kuala Lumpur.
« Les Houthis sont responsables des conséquences de leurs actions. Ils doivent cesser immédiatement leurs attaques contre des navires civils », a-t-elle déclaré.
Des diplomates européens ont indiqué qu’une première discussion aurait lieu à Bruxelles mardi.
Mais l’Espagne a déjà fait savoir qu’elle ne participerait pas à une éventuelle opération européenne en mer Rouge.
« Nous ne savons pas encore si l’Union européenne va faire une nouvelle mission », mais si c’est le cas, « l’Espagne ne va pas y prendre part en mer Rouge, parce qu’elle participe déjà à 17 missions », a annoncé vendredi la ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles.
Selon la presse espagnole, le refus de Madrid s’explique par des raisons de politique intérieure, le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez devant composer au sein de la coalition gouvernementale avec un parti de gauche radicale, Sumar, très hostile à la politique étrangère américaine.
L’année dernière, l’Union européenne avait envisagé d’étendre son opération Atalante, axée sur la protection du trafic maritime au large de la Somalie, mais cette initiative avait été bloquée par l’Espagne.
Selon des diplomates, les ministres des Affaires étrangères de l’UE pourraient cependant parvenir à un accord sur la mise en place d’une nouvelle mission lors de la prochaine réunion à Bruxelles.
Les Houthis, soutenus par l’Iran, multiplient les frappes contre des navires qu’ils considèrent liés à Israël sur la principale route commerciale internationale depuis le 7 octobre, date de l’attaque du Hamas contre Israël qui a provoqué la guerre, toujours en cours, dans la bande de Gaza.
Les rebelles ont pris le contrôle d’une grande partie du Yémen depuis qu’une guerre civile y a éclaté en 2014 et font partie d’un « axe de résistance » régional soutenu par l’Iran contre Israël et ses alliés.
Les frappes aériennes menées vendredi avant l’aube par les États-Unis et la Grande-Bretagne renforcent les craintes d’une extension du conflit dans la région.
Ces frappes ont visé une base aérienne, des aéroports et un camp militaire, selon la chaîne de télévision des rebelles Houthis Al-Masirah TV. Des correspondants de l’AFP et des témoins ont indiqué avoir entendu plusieurs explosions dans la capitale Sanaa et la ville portuaire de Hodeida.