Azilah Hadri et Sirul Azhar Umar avaient été reconnus coupables en 2009 du meurtre trois ans auparavant d’une jeune femme de 28 ans, un mannequin mongol qui aurait servi d’interprète lors des négociations commerciales.
Altantuya Shaariibuu avait été tuée par balles et son corps avait été pulvérisé à l’explosif, dans la jungle près de Kuala Lumpur.
Selon les opposants au gouvernement malaisien, les deux hommes, membres d’une unité d’élite chargée de la protection des ministres, ont servi de victimes expiatoires dans cette affaire. D’après eux, des commissions occultes auraient été versées à de très hauts responsables gouvernementaux dans le cadre de l’achat de sous-marins français, deux Scorpene et un Agosta d’occasion, pour environ un milliard d’euros.
Altantuya Shaariibuu était la maîtresse d’Abdul Razak, l’homme qui était chargé de l’achat des sous-marins et un ancien associé du Premier ministre actuel Najib Razak, à l’époque ministre de la Défense. Les deux hommes n’ont pas de lien de parenté.
Elle aurait été tuée parce qu’elle en savait trop sur les pots-de-vin présumés, accusent les critiques du gouvernement, qui réclament en vain depuis des années une enquête exhaustive sur cette affaire. Les autorités ont refusé de faire droit à cette exigence et le sujet est tabou en Malaisie.
Les deux accusés démentent avoir tué la jeune femme. Ils avaient été acquittés en appel en 2013 mais le parquet avait fait appel de cette décision devant la Cour fédérale.
Celle-ci a estimé mardi que le dossier de l’accusation se trouvait « renforcé » par le fait que les deux policiers avaient conduit séparément les enquêteurs sur les lieux du crime. Elle a confirmé leur condamnation à mort par pendaison pour le meurtre de la jeune femme.
Azilah Hadri avait l’air en état de choc lorsqu’il a été escorté par des policiers hors de la salle d’audience.
Les avocats de Sirul Azhar Umar, absent, ont déclaré qu’ils ignoraient où se trouvait leur client et un mandat de dépôt a été prononcé à son encontre.
Le groupe français DCNS (ex-DCN, Direction des constructions navales), allié à Thales et au groupe espagnol de construction naval Navantia (ex Izar), avait signé ce contrat en 2002.
Cette vente fait l’objet d’une instruction par la justice française pour « corruption active et passive », les enquêteurs s’intéressant notamment à plusieurs contrats de consultants, qui pourraient être des commissions occultes.
Un de ces contrats porte sur le versement de 114 millions d’euros par la société Armaris, filiale de la DCN et de Thales, à la société Perimekar contrôlée par des proches du Premier ministre malaisien.
Ce dernier a démenti toute implication dans cette affaire.
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