« Après plus de cinq mois en mer, où il a rempli ses fonctions de sentinelle (…), le BRP Teresa Magbanua retourne à son port d’attache, mission accomplie », a déclaré le Conseil maritime national dans un communiqué, en référence à ce bateau des garde-côtes philippins.
Ce bâtiment philippin mouillait dans les eaux de l’atoll Sabina pour affirmer les revendications de Manille face à Pékin et empêcher la Chine d’en prendre le contrôle.
« Lors de son déploiement (…), elle a fait face à un encerclement d’une flottille en surnombre d’intrus, ainsi qu’à de mauvaises conditions météorologiques, et son équipage a dû vivre avec des pénuries de nourriture », a souligné dans un communiqué dimanche Lucas Bersamin, le directeur du Conseil maritime national, également secrétaire exécutif de la présidence philippine.
Le mois dernier, des bateaux chinois ont bloqué une mission de ravitaillement à destination des marins philippins à bord du navire, provoquant de graves pénuries de nourriture et d’autres denrées.
Réagissant à l’annonce dimanche de Manille, la Chine a réaffirmé sa « souveraineté indiscutable » sur le récif.
Pékin « exerce une souveraineté indiscutable sur… Xianbin Jiao et ses eaux adjacentes », a déclaré dans un communiqué dimanche le porte-parole des garde-côtes chinois, Liu Dejun, en utilisant le nom chinois pour l’atoll de Sabina, situé à 140 kilomètres à l’ouest de l’île philippine de Palawan et à environ 1.200 kilomètres de l’île de Hainan, terre chinoise la plus proche.
Les actions de Manille ont « gravement bafoué la souveraineté territoriale de la Chine (…) et gravement miné la paix et la stabilité régionales », a poursuivi le porte-parole chinois.
« Nous mettons en garde avec sévérité les Philippines afin qu’ils arrêtent d’encourager la propagande et de risquer des violations (…) », a-t-il ajouté.
Pékin « continuera à mener des activités de protection des droits et de maintien de l’ordre public dans les eaux sous juridiction chinoise », a affirmé Liu Dejun.
Des navires chinois et philippins sont entrés en collision à deux reprises le mois dernier près de l’atoll de Sabina, situé à 140 km à l’ouest de l’île philippine de Palawan et à environ 1.200 km de l’île de Hainan, terre chinoise la plus proche.
De nombreux accrochages ont eu lieu ces derniers mois entre Pékin et Manille, qui se disputent la souveraineté de plusieurs récifs et ilots inhabités en mer de Chine méridionale.
La Chine revendique, au nom de raisons historiques, la quasi-totalité des îlots de la mer de Chine méridionale, face à d’autres pays riverains (Philippines, Vietnam, Brunei, Malaisie), aux prétentions rivales.
Depuis l’arrivée au pouvoir en 2022 du président philippin Ferdinand Marcos, Manille affirme plus fermement ses prétentions de souveraineté sur certains récifs disputés, face à Pékin qui ignore une décision de justice internationale selon laquelle ses revendications ne reposent sur aucune base juridique.
Cette semaine, des représentants philippins et chinois ont eu des discussions au sujet de leurs différends maritimes et Pékin a réitéré sa demande de « retrait immédiat » du navire philippin dans le Sabina Shoal.
La réponse de Manille à cette demande n’a pas été rendue publique.