« Nous avons identifié 50.000 personnes » vulnérables face au manque d’eau sur les quelque 310.000 habitants de l’archipel français de l’océan Indien, a indiqué le préfet Thierry Suquet, présent au port de Longoni, sur la commune de Koungou, au nord de Grande-Terre.
Département le plus pauvre de France, Mayotte est soumis à sa plus importante sécheresse depuis 1997, alors que son approvisionnement dépend largement des eaux pluviales.
Les déficits pluviométriques y sont aggravés par un manque d’infrastructures et d’investissements dans un territoire qui, sous pression de l’immigration clandestine venue notamment des Comores voisines, connaît une croissance démographique de 4% par an.
Pour garantir un approvisionnement en eau potable aux plus fragiles, l’État a affrété un porte-conteneurs du groupe CMA-CGM, qui a assuré le transport du chargement gratuitement. Le navire est parti de l’île de La Réunion dans la nuit de vendredi à samedi.
Parmi les populations vulnérables, la préfecture a identifié les nourrissons, les personnes en situation de handicap, celles âgées de plus de 65 ans ou en affection de longue durée, ainsi que les femmes enceintes.
« Les adultes auront droit à deux litres par jour, les nourrissons à un litre », a précisé le préfet, qui a insisté sur le fait que d’autres bateaux devaient arriver prochainement.
Un deuxième navire, prévu courant octobre, devrait acheminer 1,2 million de litres d’eau à destination des mêmes publics.
Des militaires de la Légion étrangère ont été déployés à Mayotte pour assurer la manutention et la distribution de ces bouteilles.
Ces opérations doivent être menées « dans les deux mois qui viennent, en attendant (…) la saison des pluies », selon le préfet.
Pour les autorités, le risque est que ces distributions créent des tensions au sein de la population, qui vit aux trois quarts sous le seuil de pauvreté. D’autant que les bouteilles d’eau sont de plus en plus rares dans les supermarchés, et que le prix du pack de six oscille désormais entre 4 et 10 euros, contre 1,20 euro en moyenne en métropole.