Lors de cette opération de secours, les gardes-côtes et la marine italienne ont découvert à bord du canot les cadavres de 16 personnes, ainsi que 76 migrants encore en vie.
Les corps ont été transbordés sur une vedette des garde-côtes qui se dirigeait vers le port de Porto Empedocle, en Sicile.
Deux des naufragés survivants d’entre eux se trouvaient dans un état critique: l’un est décédé peu après l’arrivée des secours et l’autre a été évacué par hélicoptère vers un hôpital.
Ces dernières heures, la marine italienne a également secouru quelque 200 migrants qui se trouvaient sur deux autres embarcations de fortune.
Depuis l’été 2013, l’Italie est confrontée à des arrivées de plus en plus massives par la mer: près de 8.000 au premier semestre 2013, 35.000 au second, 65.000 au premier semestre 2014 et le total de cette année est déjà estimé à plus de 160.000, soit une moyenne de 400 personnes par jour.
Le voyage est pourtant très risqué: au moins 3.200 candidats à l’exil ont trouvé la mort en Méditerranée cette année selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
L’explosion des départs a été facilitée par l’anarchie qui règne en Libye, mais beaucoup y ont vu aussi un effet « d’appel » de l’opération « Mare Nostrum », mise en place par l’Italie après deux naufrages dramatiques en octobre 2013.
Faute de moyens, « Mare Nostrum », dénoncée par l’Allemagne comme « un pont vers l’Europe », a cédé le pas à « Triton », une opération européenne de contrôle des frontières beaucoup plus limitée.
« La nouvelle dimension territoriale de Triton n’exclut pas le devoir des forces présentes d’intervenir beaucoup plus loin, n’exclut pas qu’il soit obligatoire de sauver des migrants », a souligné le ministre italien des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, devant la presse étrangère à Rome.
C’était le cas jeudi: « les navires italiens sont allés à 40 milles de la Libye et à 150 milles de la Sicile », a-t-il ajouté.