La rencontre entre le Premier ministre chinois Wen Jiabao et les leaders des dix pays de l’Association des nations d’Asie du sud-est (Asean) à Phnom Penh est un des moments forts du sommet de l’Asie de l’Est, qui réunit jusqu’à mardi les dirigeants d’Asie-Pacifique, dont le président américain Barack Obama, attendu lundi soir.
L’Asean va réclamer le début « aussi vite que possible » de négociations formelles et à haut niveau sur un code de conduite dans les eaux disputées, selon son secrétaire général Surin Pitsuwan.
Le bloc régional négocie depuis dix ans avec Pékin ce code de conduite censé empêcher les incidents de pêche, et ceux liés aux droits de navigation ou d’exploration pétrolière, de dégénérer en conflits autour d’archipels contestés.
Mais alors que les Etats-Unis ont encouragé une résolution multilatérale des conflits dans une région qu’ils considèrent désormais comme stratégique pour leur politique étrangère, les Chinois réclament une approche bilatérale.
« Cela a toujours été notre position que les disputes doivent être gérées entre la Chine et les autres parties qui affirment leur souveraineté », a insisté lundi le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Qin Gang. Les discussions doivent se faire « directement entre la Chine et les autres parties requérantes ».
Pékin et Hanoï se disputent les Spratleys et les Paracels, des archipels supposés être riches en hydrocarbures et traversés par des voies maritimes internationales. Les Spratleys sont aussi revendiqués, en partie ou en totalité, par les Philippines, ainsi que par Brunei, la Malaisie et Taïwan.
Les tensions se sont accrues dans la région ces deux dernières années, certains membres de l’Asean accusant la Chine d’être de plus en plus agressive.
Le dossier a aussi divisé l’Asean. Le Cambodge, proche allié de Pékin et qui assure la présidence tournante du groupe, a constamment fait obstacle aux tentatives des Philippines et du Vietnam d’adopter une position plus ferme face au géant du continent.
Lors d’un sommet ce week-end, le bloc régional a cependant tenté de présenter un front uni avant un sommet avec la Chine et l’arrivée de leur premier soutien, le président Obama.