Mexique/criminalité: 5.000 militaires et policiers déployés dans le Michoacan

Le ministre de l’Intérieur, Miguel Angel Osorio Chong, a souligné mardi à l’issue d’une réunion avec les autorités locales, que cette opération fédérale, coordonnée par le ministère de la Défense, durerait jusqu’à ce que les conditions de sécurité soient réunies, mais aussi que l’État du Michoacan « ait la force de continuer le travail engagé ».

Selon des sources fédérales, quelque 1.000 policiers fédéraux, 2.000 militaires et 2.000 membres de la Marine de guerre sont arrivés lundi soir dans le Michoacan, l’un des États les plus pauvres du Mexique et lieu traditionnel d’affrontements pour le contrôle des routes de la drogue.

La région visée par ces renforts, qui s’ajoutent à 1.000 policiers fédéraux déjà envoyés au cours des derniers jours, est une zone du sud-est du Michoacan, connue comme la Tierra Caliente (Terre chaude), où est particulièrement implanté le cartel des Chevaliers Templiers.

En février sont apparus dans plusieurs municipalités de cette région, notamment Buenavista, Tepalcatepec et Coalcoman, des groupes d’hommes armés se présentant comme des groupes d’auto-défense et qui contrôlent certains axes routiers.

Plusieurs entreprises, avaient décidé depuis plusieurs jours de ne plus distribuer leurs produits dans ces zones, pour des raisons de sécurité.

Les autorités de l’État du Michoacan ont indiqué que « grâce à la coordination et à l’appui du gouvernement fédéral », la circulation avait déjà été rétablie normalement dans ces secteurs.

Les Chevaliers Templiers, une organisation formée il y a quelques années à partir d’une scission du groupe criminel la Familia, accusent les groupes d’auto-défense d’opérer pour un groupe de narcotrafiquants, Jalisco Nouvelle Génération, associé avec le plus puissant « capo » du Mexique, Joaquin « El Chapo » Guzman.

Cependant, pour le maire de Coalcoman, Rafael Garcia, le groupe d’autodéfense s’est formé la semaine dernière dans sa ville avec 200 habitants, cultivateurs ou commerçants, pour faire face aux extorsions des Chevaliers Templiers. Selon lui, ce groupe dispose de l’appui des quelque 9.500 habitants de la municipalité.

« Ce n’est pas parce qu’ils ont des fusils d’assaut, que ce sont des délinquants. Au Mexique on peut tout se procurer », a affirmé mardi le maire au téléphone à l’AFP.

« En ce moment même, ce groupe est en négociations avec l’armée pour voir comment ils vont garantir notre sécurité. Cela fait plus de 12 ans que nous subissons les extorsions, les enlèvements et les violences contre nos femmes. Le peuple veut que les responsables soient arrêtés et placés derrière les barreaux », a ajouté Garcia .

Le Michoacan a été la première région où le président Felipe Calderon (2006-2012), originaire de cet État, avait engagé, dès son arrivée au pouvoir, des forces militaires contre les narcotrafiquants.

Les opérations s’étaient étendues ensuite dans une grande partie du pays et ont donné lieu à une vague de violence au cours de laquelle 70.000 personnes ont été assassinées en six ans.

Le nouveau président Enrique Peña Nieto, en place depuis un peu moins de six mois, a promis une nouvelle stratégie visant à diminuer le nombre de victimes et à donner la priorité à la prévention. Mais, comme le démontre l’intervention au Michoacan, il ne remet pas en cause pour l’instant l’action des forces armées contre les narcotrafiquants.

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