Dans le même temps, la marine italienne a annoncé que son bâtiment « Libra » était en route vers le port sicilien d’Augusta avec à son bord quelque 490 migrants, dont un bébé somalien né pendant les opérations de secours, recueillis dans la nuit sur plusieurs embarcations au large de la Libye.
Selon les chiffres du ministère italien de l’Intérieur, 170.100 migrants clandestins sont arrivés en Italie en 2014, soit une moyenne de 465 par jour et près de quatre fois plus que les 42.925 enregistrés en 2013.
Selon l’OIM, au moins 3.200 migrants ont perdu la vie en Méditerranée en 2014 en tentant d’atteindre l’Italie, mais 85.000 migrants ont été recourus par l’opération « Mare Nostrum » de la marine et plus de 35.000 autres par les gardes-côtes, ainsi que plus de 40.000 par un total de 237 cargos réquisitionnés par les autorités italiennes.
Les nouveaux arrivants venaient essentiellement de Syrie (42.323 personnes) et d’Erythrée (34.329), mais aussi du Mali (9.938), du Nigeria (9.000), de Gambie (8.707), des territoires palestiniens (6.082) et de Somalie (5.756).
« Les flux sont liés à la détérioration des crises humanitaires multiples et complexes près des frontières extérieures de l’Europe », a estimé Federico Soda, chef de mission de l’OIM en Italie.
« L’urgence n’est pas dans le nombre de personnes concernées ou dans le poids qu’elles pourraient faire peser à l’Europe, un bloc de pays de 500 millions d’habitants », a insisté M. Soda.
« Les urgences sont les conflits, l’instabilité et la grande incertitude dans nombre de pays proches de l’Europe », a-t-il ajouté, rappelant que la Turquie accueillait 1,8 million de Syriens et le Liban, avec 4 millions d’habitants, plus d’un million lui aussi.
« Il est urgent de répondre de manière collective à ces flux », a insisté l’OIM en appelant à la mise en place de « politiques et de programmes concrets »