Exprimant son « horreur devant les terribles images » du naufrage survenu dimanche au large de la Libye, où 800 personnes auraient péri, le maire de Bordeaux a appelé, sur son blog, l’Union européenne (UE) à « se doter d’urgence des moyens de leur porter secours ».
Mais, souligne l’ancien Premier ministre, « l’émotion, l’action humanitaire ne constituent pas à elles seules une politique » : « il faut contenir les mouvements de population » et « agir à la racine du mal ».
Pour M. Juppé, il faut notamment « une harmonisation des politiques d’immigration » des Etats membres de l’UE, ainsi qu’une « réforme totale du fonctionnement de Frontex », l’Agence de contrôle des frontières extérieures de l’Europe, censée contrôler les frontières externes de la zone « mais qui n’en a pas les moyens ».
L’ancien ministre des Affaires étrangères souligne également la nécessité de « relancer la négociation d’accords de réadmission » avec les pays d’origine des migrants et la mise en oeuvre de « politiques de co-développement plus ambitieuses ».
Mais « l’Union européenne ne peut à elle seule relever le défi », insiste M.Juppé, car « ce qui est en cause, c’est la paix et la sécurité du monde ».
« Il faut donc que le Conseil de sécurité des Nations unies se réunisse et reprenne l’initiative pour s’attaquer aux crises qui génèrent ces redoutables désordres », exhorte le maire de Bordeaux, citant les conflits en Libye, Syrie Soudan, Yémen, Erythrée, ainsi que les exactions du groupe Etat islamique Daech.
« A force de passivité ou de blocages entre membres permanents du Conseil de Sécurité, c’est un embrasement général qui nous menace », conclut-il.