La société avait déposé le bilan le 29 mai, treize mois seulement après avoir été reprise par la société d’investissement française IPE (Investors in private equity), à la suite d’un premier placement en redressement judiciaire en février 2012.
Loïc Le Frere, secrétaire du Comité d’entreprise (sans étiquette), a indiqué à l’AFP que les 67 salariés seraient licenciés et l’entreprise fermée dans les 15 jours. Aucun repreneur crédible ne s’est fait connaître auprès du tribunal, a-t-il déclaré.
« IPE aurait pu remettre de l’argent dans le capital, il ne l’a pas fait. S’il l’avait fait, les pouvoirs publics auraient suivi et aujourd’hui on n’en serait pas là », a déploré le représentant du personnel. « Tout le monde est abattu, même si on s’attendait à une liquidation ».
Baudet a subi de plein fouet les conséquences de la baisse d’activité des chantiers STX (ex-Chantiers de l’Atlantique) de Saint-Nazaire, l’un de ses principaux clients, sans parvenir à conquérir suffisamment de nouveaux marchés.
Comptant parmi les plus anciens chantiers nazairiens, Baudet a participé au cours de son histoire à l’aménagement de paquebots de prestige tels que le France et le Queen Mary 2. Spécialisée dans l’aménagement des bateaux de luxe, l’entreprise fondée en 1929 sur la base d’une activité datant du XVIIIe siècle avait été labellisée « Entreprise du patrimoine du vivant » en octobre 2008 par le ministère de l’Economie et des Finances.
« Dommage qu’une entreprise comme Baudet soit liquidée alors qu’on est reconnus au niveau de notre savoir-faire », a observé M. Le Frere. « Les entreprises étrangères (qui travaillent comme sous traitants aux Chantiers STX) tiennent debout alors qu’elles ne paient pas de charges sociales, et nous on meurt », a-t-il dénoncé.