Greenpeace et les habitants du petit territoire néerlandais prévoient de déposer l’affaire devant le tribunal de district de La Haye (ouest) plus tard cette année à la suite d’une étude qui met en évidence les dangers du changement climatique pour l’île, a annoncé l’organisation.
Si les émissions mondiales ne sont pas réduites de manière significative, la montée des eaux pourrait d’ici la fin du siècle engloutir jusqu’à un cinquième de Bonaire, selon une étude menée par Greenpeace et l’Université libre d’Amsterdam.
Le récif corallien de l’île, très populaire parmi les plongeurs et qui protège Bonaire contre les inondations, pourrait disparaitre, à l’instar d’infrastructures fondamentales.
Même avec des températures mondiales augmentant de 1,4 degré Celsius, une grande partie du sud de l’île sera irrévocablement inondée, selon l’étude.
Accusant le gouvernement néerlandais de négligence, « Greenpeace et les habitants de l’île agissent et s’adressent aux tribunaux », a déclaré Faiza Oulahsen, responsable climat et énergie pour la branche néerlandaise de Greenpeace
« Ce que nous espérons, c’est forcer le gouvernement néerlandais à faire tout ce qui est en son pouvoir pour protéger les habitants de Bonaire des conséquences du changement climatique », a-t-elle ajouté.
Bonaire, une des anciennes colonies des Pays-Bas dans les Caraïbes, est en 2010 devenue l’une des trois municipalités dites « spéciales » du pays avec Saba et Saint-Eustache, tandis que les îles de Curaçao et de Saint-Martin sont des États indépendants du Royaume des Pays-Bas.
« Les Néerlandais sont les meilleurs pour protéger et garder leur côte au sec », estime Mme Oulahsen.
Des barrages anti-tempêtes et des milliers de kilomètres de digues ont été construits pour protéger le territoire néerlandais, dont environ un tiers se situe sous le niveau de la mer.
Mais « si vous regardez les Caraïbes », « il n’y a absolument rien », s’est-elle indignée auprès de l’AFP.
La première étape judiciaire, une assignation adressée au gouvernement néerlandais, sera préparée dans les mois à venir, selon Greepeace.
« Ce qui rend ce cas unique, c’est qu’il ne s’agit pas seulement d’exiger des réductions de CO2, il s’agit aussi de ce que vous (le gouvernement) allez faire pour assurer la sécurité des îles », a expliqué Mme Oulahsen, espérant que l’affaire pourra être utilisée comme modèle pour d’autres communautés.
Le gouvernement des Pays-Bas, un des plus gros pollueurs par habitant en Europe, a fait face à une série d’autres affaires visant à réduire ses émissions.