« On ne peut sans doute pas parler de sérénité quand la tension monte aux frontières russes et qu’une puissante place d’armes se forme pour des opérations militaires contre notre pays », a affirmé la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, lors d’une conférence de presse.
La diplomate réagissait à la venue attendue, en février, de bombardiers stratégiques B-1B américains sur la base aérienne d’Ørland pour s’entraîner quelques semaines avec l’armée de l’air norvégienne, qui garde les frontières septentrionales de l’Otan.
« La décision d’Oslo est une nouvelle étape dans une série d’autres événements semblables », a ajouté M. Zakharova, qui a évoqué la présence « permanente » d’unités d’infanterie de marine « américaines, britanniques et néerlandaises » dans le nord de la Norvège.
Elle a également mentionné la création d’un « port pour l’entretien de sous-marins nucléaires américains » près de Tromsø.
« Nous estimons qu’une telle activité d’Oslo menace la sécurité régionale et met fin à la tradition norvégienne de ne pas autoriser des bases militaires étrangères sur son territoire en temps de paix », a affirmé Mme Zakharova.
Sur fond de tensions croissantes entre l’Occident et la Russie, le Grand Nord est le théatre ces dernières années d’une augmentation des activités militaires inédite depuis la fin de la Guerre froide.
Pour la première fois depuis les années 1980, la marine américaine a ainsi déployé un porte-avions en mer de Norvège en 2018, puis des bâtiments de surface en mer de Barents, dans la zone économique exclusive russe, l’année suivante.
La Suède, non-membre de l’Otan, a pour sa part annoncé une hausse massive de ses dépenses militaires.
Alors que la fonte des glaces ouvre de nouvelles routes maritimes en Arctique, Moscou y a également réaffirmé sa présence en annonçant la création de nouvelles bases et en procédant à des déploiements de plus en plus lointains.