Alain Vidalies « était à notre écoute », a déclaré à l’AFP Eric Vercoutre, le secrétaire du syndicat maritime nord, à l’issue d’une rencontre au ministère.
La veille, les marins de la Scop avaient décidé de suspendre partiellement le blocage du port de Calais entamé lundi après avoir obtenu le rendez-vous avec M. Vidalies. M. Vercoutre doit tenir une conférence de presse à Calais, après avoir rendu compte au personnel.
Il ne s’est pas prononcé dans l’immédiat sur la reprise ou non du blocage. « On est dans l’expectative, on ne peut pas dire que c’est négatif, ce n’est pas non plus positif », a-t-il indiqué.
Les marins de la Scop, qui exploite la compagnie MyFerryLink, protestent contre le contrat de location conclu par le propriétaire des navires Eurotunnel avec leur concurrent danois DFDS. Ils ont également bloqué cette semaine le tunnel sous la Manche, occasionnant aussi une paralysie des Eurostar.
DFDS Seaways avait annoncé garder 202 des quelque 600 employés de la Scop SeaFrance dans son projet de reprise de deux des trois bateaux de MyFerryLink. Le troisième, employant 120 personnes, devait être conservé par Eurotunnel pour le transport de fret.
« On a à nouveau présenté notre projet, notre business plan, le fait de garder les 600 salariés, on a expliqué ce qui s’est passé pendant trois mois avec les différents acteurs économiques et régionaux, pour pouvoir continuer à naviguer avec nos pavillons français », a précisé M. Vercoutre.
M. Vidalies a indiqué qu’il allait recevoir vendredi le PDG d’Eurotunnel Jacques Gounon. Contactée par l’AFP jeudi, la société n’avait pas de commentaire. Selon M. Vercoutre, M. Vidalies « voit DFDS lundi, mardi il voit les élus de la région et mercredi on refait le point ensemble ».
Le cabinet de M. Vidalies n’a pas confirmé ce programme dans l’immédiat.
Interrogation sur les contrats
Le député socialiste de Calais Yann Capet a également indiqué à l’AFP que Jacques Gounon devrait être entendu jeudi prochain par la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire à l’Assemblée nationale.
« Il était nécessaire de calmer les esprits et de rouvrir le dialogue », a indiqué M. Capet au sujet de la réunion entre le ministère et la Scop SeaFrance.
« Si DFDS et Eurotunnel estiment qu’ils sont dans leur droit, qu’ils montrent les contrats! », a ajouté M. Capet, s’étonnant également « de l’augmentation du tarif de DFDS dans le détroit ». « Qu’est-ce que cela cache? », s’est interrogé l’élu socialiste.
Lundi, le tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer a ordonné au groupe Eurotunnel de communiquer « aux coadministrateurs de la Scop SeaFrance, sous astreinte de 30.000 euros par jour (…) des contrats d’affrètement », ainsi que des offres d’achat des navires reçues par Eurotunnel.
Sur place au port de Calais, les deux bateaux de MyFerryLink qui doivent être cédés à DFDS, le Rodin et le Berlioz, étaient à quai jeudi.
Vers 18 heures, le groupe P&O s’est félicité « de la reprise totale du trafic ».
« On repart avec une cadence complète, un peu plus même, avec 50 traversées contre 46 habituellement, afin de résoudre le problème de saturation », a indiqué une porte-parole de la société maritime à l’AFP.
En revanche, le trafic des bateaux DFDS entre Calais et Douvres était toujours paralysé, a indiqué un porte-parole de la compagnie, qui effectue elle aussi la liaison entre les deux premiers ports voyageurs d’Europe.
Dans les bateaux de MyFerryLink, les syndicalistes effectuaient des navettes de ravitaillement des grévistes à bord avec des bateaux de secours, a constaté une journaliste de l’AFP.
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