« Les autorités françaises ont apporté tout leur soutien et leur concours aux autorités britanniques sur l’ensemble de cette opération », coordonnée par Londres, écrit la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Prémar) dans un communiqué.
Un peu plus d’un an après un naufrage qui a coûté la vie à 27 migrants, ce drame pose à nouveau la question de la coordination et des responsabilités du Royaume-Uni et de la France face à ces dangereuses traversées en « small boats ».
A 03H02, le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) « reçoit un appel de l’association Utopia 56 transmettant la position d’une embarcation précaire quelques minutes plus tôt, soit à 02H53 », rapporte la Prémar.
Selon Utopia, les passagers, alors dans les eaux françaises, ont envoyé un message d’appel à l’aide, expliquant que de l’eau entrait dans leur canot, avec des enfants à bord.
Quelques minutes plus tard, un navire de pêche qui a entendu un message lancé par le Cross indique le cap et la vitesse du canot, mais ne peut s’en approcher en raison d’un haut-fond.
Le canot « n’était pas détectable par radar, le Cross a alors modélisé une +piste simulée+ (…) pour suivre l’embarcation. Il a également contacté un deuxième pêcheur (…) en zone britannique, en lui demandant d’exercer une veille attentive », relate la Prémar.
« Depuis 03H13, le Maritime Rescue Coordination Centre (MRCC) de Douvres et le CROSS Gris-Nez étaient en contact permanent » et communiquaient en particulier sur cette embarcation, poursuit le communiqué. « Le MRCC a déclaré prévoir un moyen nautique de la RNLI (équivalent de la SNSM française) pour la récupérer ».
« A 03H36, la modélisation réalisée a permis d’estimer que l’embarcation était passée en zone britannique » indique la Prémar.
Ensuite, « à 04H21, le CROSS a reçu un message +Mayday+ émis par le MRCC de Douvres pour une embarcation en train de couler avec des naufragés à la mer » et « une opération de sauvetage d’envergure a été lancée, coordonnée » par les Britanniques, mobilisant des moyens britanniques et français.
Cette nuit-là, « une dizaine d’embarcations précaires » a tenté la traversée du détroit, selon la Prémar. Elle souligne que « le seuil des 50.000 personnes ayant tenté cette traversée périlleuse (depuis le début de l’année) a été franchi ».
Mercredi, Utopia 56 disait espérer que « toute la lumière soit faite quant aux mobilisations des secours et aux responsabilités des gouvernements » dans ce naufrage, déplorant que « l’histoire se répète ».