Les garde-côtes, la Marine et des pêcheurs locaux ont récupéré environ 60 survivants depuis le naufrage du navire mercredi matin à 15 kilomètres au sud du district de Cox’s Bazaar (sud), a déclaré à l’AFP le lieutenant-colonel des garde-frontières, Zahid Hasan.
Les garde-frontières ont arrêté 25 rescapés, Bangladais et Rohingyas, pour les interroger et 35 autres ont été secourus par des bateaux de pêche. « Nous n’avons retrouvé aucun corps pour l’heure », a dit M. Hasan.
Un premier bilan faisait état d’environ 90 passagers disparus après que le bateau en bois, d’une capacité de 70 passagers, eut coulé en virant de bord afin de tenter de sauver un passager tombé par-dessus bord, selon des témoins.
Il s’agit du second accident de cette nature en une dizaine de jours.
Un bateau transportant quelque 130 passagers, dont beaucoup fuyaient les violences religieuses en Birmanie, a coulé le 28 octobre, également dans le golfe du Bengale.
Le Bangladesh, frontalier de l’Etat Rakhine, dans l’ouest de la Birmanie, a longtemps été une destination de choix des Rohingyas, mais Dacca, qui estime en abriter déjà quelque 300.000, ne veut plus les accueillir. Ils se lancent donc de plus en plus dans la difficile traversée maritime vers la Malaisie.
Les affrontements entre bouddhistes de l’ethnie rakhine et les Rohingyas, une minorité considérée par l’ONU comme l’une des plus persécutées de la planète, ont fait près de 180 morts et plus de 100.000 déplacés, principalement des musulmans, depuis juin, dans l’Etat Rakhine.
Ils sont quelque 800.000 à vivre en Birmanie. Mais des décennies de discrimination ont poussé des centaines de milliers d’autres à quitter le pays et les récentes violences risquent d’intensifier cet exil, selon les experts.