Pékin doit mener ses activités maritimes « pacifiquement » (Tokyo)

« Tous les pays, y compris la Chine, ont le droit et la responsabilité de protéger leurs territoires et leurs eaux, mais ces actions doivent se faire de façon pacifique et conformément au droit international », a indiqué Naoko Saiki, porte-parole adjoint du ministère japonais des affaires étrangères.

Pékin et Tokyo sont à couteaux tirés depuis trois mois à cause d’un conflit territorial sur les îles Senkaku à l’extrême sud du Japon en mer de Chine orientale, appelées Diaoyu par Pékin.

A l’ouverture du 18e congrès du PC chinois à Pékin, au cours duquel il doit céder la direction du parti unique à son successeur désigné Xi Jinping, M. Hu a affirmé qu’il fallait « faire de la Chine une puissance maritime » et que Pékin devait « défendre résolument ses droits et ses intérêts maritimes ».

La porte-parole adjointe a ajouté que la Chine devait se comporter en « membre responsable de la communauté internationale ». « Le Japon et la Chine sont des pays voisins, les deuxième et troisième économies du monde. Les deux pays sont responsables à égalité du maintien et du développement de la paix, de la stabilité et de la prospérité dans la région, y compris dans le domaine maritime », a-t-elle poursuivi.

« Que ce soit bien clair: les îles Senkaku sont une partie inhérente et intégrale du territoire du Japon au regard de l’Histoire et du droit international », a martelé la porte-parole.

Selon elle, Tokyo n’a cessé d’appeler la Chine à gérer la situation « calmement et dans le respect des lois internationales de façon à éviter une situation dans laquelle la tension pourrait déboucher sur une crise ».

La tension est très vive depuis septembre dernier entre Pékin et Tokyo depuis que le gouvernement japonais a décidé d’acheter plusieurs de ces îles à leur propriétaire privé nippon.

Pékin avait immédiatement envoyé six navires, tandis que démarrait une semaine de manifestations antijaponaises, parfois violentes, à travers la Chine, visiblement avec l’approbation tacite des autorités.

Ces manifestations de dizaines de milliers de personnes dans des dizaines de villes, dont Pékin, avaient contraint de grands groupes japonais, notamment automobiles, à provisoirement stopper leur production, totalement ou partiellement.

Depuis lors des navires de surveillance maritime et de l’administration des pêches chinoises entrent régulièrement dans les eaux territoriales de ces îles, tout comme des bateaux des garde-côtes de Taïwan qui les juge siennes également.

Outre des répercussions économiques sérieuses pour des entreprises japonaises, le conflit territorial a dégénéré en vraie crise diplomatique.

Ainsi, début octobre, Pékin avait montré sa très mauvaise humeur en décidant de ne pas envoyer son ministre des Finances et le gouverneur de sa banque centrale au sommet du FMI à Tokyo.

Et fin septembre, la Chine avait également « suspendu », dans la réalité annulé, les célébrations qui devaient marquer le 40e anniversaire de la normalisation des relations diplomatiques entre les deux pays.

Le jour prévu de cette célébration, le 29 septembre, le ministre chinois des Affaires étrangères, Yang Jiechi, avait accusé le Japon d’avoir « volé » ces îles, depuis la tribune de l’ONU.

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