Le dossier de ces deux bateaux militaires de type Mistral que la France a vendus à la Russie a dominé la visite lundi et mardi de M. Fabius aux Etats-Unis et a provoqué des tensions entre les deux alliés.
Une porte-parole du département d’Etat, Marie Harf, a confirmé que les deux ministres avaient bien « discuté de cette vente » lors de leur entretien mardi à Washington.
« Nous avons plusieurs fois exprimé nos inquiétudes auprès du gouvernement français à propos de cette vente et nous ne pensons pas que le moment est adéquat pour poursuivre de tels contrats militaires, compte tenu des derniers agissements de la Russie pour déstabiliser ces voisins », a expliqué Mme Harf.
Lors d’une conférence de presse mardi, M. Fabius avait défendu la vente de ces deux Mistral, un contrat signé en 2011 avec Moscou, d’une valeur de 1,2 milliard d’euros, pour deux bâtiments de transport d’hélicoptères et tanks devant être livrés en octobre et en 2015.
Il avait alors répondu très brièvement que M. Kerry ne lui avait pas demandé formellement de renoncer ou de suspendre cette vente, répétant que « la décision finale devra être prise en octobre ».
« La France n’a de leçons de fermeté à recevoir absolument de personne (…) La France fait son devoir qu’il s’agisse de l’Ukraine ou qu’il s’agisse d’ailleurs », s’était défendu le chef de la diplomatie française.
Laurent Fabius avait toutefois laissé la porte ouverte à un éventuel réexamen de ce contrat, dans le cadre d’hypothétiques nouvelles sanctions internationales contre la Russie pour ses agissements en Ukraine, notamment au cours des élections du 25 mai.