La députée de Mayotte Estelle Youssouffa a immédiatement salué une « avancée très importante pour les assurés sociaux », et annoncé retirer sa proposition de loi qui était en discussion dans l’hémicycle. Ce texte, dont l’adoption était incertaine, visait à mettre en place à Mayotte l’aide médicale d’Etat pour les étrangers en situation irrégulière, dans le but d’y désengorger l’hôpital.
Dans son propos liminaire, la députée du groupe indépendant Liot avait décrit un hôpital saturé, forçant les habitants ayant besoin de « soins complexes » ou de « voir un spécialiste » à avoir recours à des évacuations sanitaires, appelées Evasan, vers la Réunion ou l’Hexagone.
« Il faut avoir suffisamment de chance de survie, suffisamment de places pour être sélectionné par un comité médical », a-t-elle expliqué à propos de ce qu’elle a qualifié de système « d’externalisation de la santé des Mahorais » organisé par « le ministère de la Santé ».
Yannick Neuder a pris la parole à sa suite, et déclaré que « pour les Evasan dites urgentes, l’hôpital continuera de piloter l’évacuation des patients ».
Mais « pour les Evasan dites programmées après accord préalable », sera mis en place « un guichet unique piloté par la Caisse de sécurité sociale de Mayotte », a-t-il dit.
« Les travaux sont déjà en cours », impliquant y compris l’ARS et les professionnels de ville, a-t-il ajouté, « pour mettre en place ce dispositif (…) qui soit facilement identifiable et accessible par la population ».
Pour ce faire, il a annoncé « la création d’un système d’information dédié, le système informatique Evasan ».
L’idée étant de « structurer rapidement une filière de recours solide à la Réunion afin d’organiser les rendez-vous, par exemple de cardiologie ou de PET scan en ambulatoire », a-t-il détaillé.
M. Neuder a également dit vouloir consolider l’offre de soins à Mayotte, et rappelé le « plan d’attractivité et de fidélisation des professionnels de santé » annoncé en avril. Celui-ci comporte par exemple « des mesures dérogatoires pour faciliter l’embauche de praticiens contractuels », a-t-il dit.