« La loi de régime juridique du Grand canal interocéanique du Nicaragua a été adoptée », a déclaré le président du Congrès, René Nuñez, à la fin d’un premier débat parlementaire sur le projet.
L’initiative, approuvée par 85 voix sur 91, établit un régime juridique pour ce canal de 200 km entre océans Atlantique et Pacifique que le gouvernement propose de creuser parmi six voies possibles.
Le texte prévoit également la création d’une Autorité du grand canal, composée de six membres nommés par le président et validés par le Parlement. Ils seront en fonction pour une période n’excédant par 10 ans, soit le délai envisagé pour la construction du canal.
Cette Autorité disposera d’une autonomie administrative pour gérer les fonds des pays et entreprises participant au projet puis pour superviser les travaux, prévoit la loi.
« Nous pouvons faire de ce rêve une réalité », a estimé le député de la majorité, Edwin Castro.
« Je ne sais pas s’ils vont trouver les fonds pour ce canal, mais c’est un espoir », a de son côté déclaré Wilfredo Navarro, député libéral (droite).
Le gouvernement propose un financement conjoint public/privé, l’Etat conservant 51% du capital du canal. Il affirme que six pays ont fait part de leur intérêt pour le projet: la Chine, le Venezuela, le Brésil, la Russie, le Japon et la Corée du Sud.
Plus au sud se trouve déjà le canal de Panama, long de 80 kilomètres et par lequel transite 5% du commerce mondial. Depuis sa rétrocession par les Etats-Unis en 1999, il a rapporté plus de 6 milliards de dollars au pays.
Pays parmi les plus pauvres de la zone, le Nicaragua compte 5,8 millions d’habitants et a enregistré un PIB de 6,5 milliards de dollars en 2010, selon la Banque mondiale.