« Les responsables de l’Union calédonienne ne souhaitent pas rencontrer la mission de dialogue présente en Kanaky (nom donné par les indépendantistes à la Nouvelle-Calédonie, NDLR) dans ces conditions », indique le parti dans un communiqué publié après la réunion de son comité exécutif.
Réclamant de nouveau « le retrait du projet de loi constitutionnel sur la modification du corps électoral », dont l’examen à l’Assemblée nationale a provoqué les pires violences depuis 40 ans en Nouvelle-Calédonie, l’UC estime que l’Etat « traite les événements de ces dernières semaines comme de simples émeutes urbaines » et répond « par la violence policière ».
« L’Union calédonienne dénonce les répressions policière et militaire qui persistent depuis la levée de l’état d’urgence », poursuit le communiqué, qui assure que le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a été « saisi » au sujet de ces violences.
L’UC accuse Emmanuel Macron d’être « sourd » et estime nécessaire de « cesser tout de suite toute cette répression » avant d’envisager de rencontrer la mission de dialogue.
Venu le 23 mai, Emmanuel Macron a indiqué qu’il n’y aurait « pas de passage en force » mais pas non plus de « retour en arrière » sur ce projet de loi constitutionnelle contesté. Il a aussi installé une mission de dialogue composée de trois hauts fonctionnaires, chargés de tenir des échanges bilatéraux avec indépendantistes et non-indépendantistes.
Dans son communiqué, l’Union calédonienne a également alerté « sur le fait que les conditions ne sont pas réunies pour que les élections européennes se tiennent normalement » dimanche, évoquant « un manque de sécurité que l’Etat ne peut pas garantir ».
« Les maires Union calédonienne apprécieront les situations locales en toute responsabilité », ajoute le communiqué. L’UC compte 13 maires sur les 33 communes de Nouvelle-Calédonie, essentiellement dans le nord du territoire et sur les îles.
Interrogée par RFI sur le sujet, la ministre déléguée chargée des Outre-mer, Marie Guévenoux, a elle assuré que « les élections européennes pourront se tenir dans l’ensemble des communes de Nouvelle-Calédonie » et se dérouleront « normalement sur 90% du territoire calédonien », évoquant seulement quelques fermetures de bureaux de vote.