Le camp indépendantiste de l’archipel français du Pacifique sud refuse une réforme voulue par Paris, qui réduit selon lui le poids politique de la population autochtone kanak.
Le projet de loi a été suspendu par le président français Emmanuel Macron mais l’archipel a connu un regain de tension après l’incarcération en métropole de plusieurs figures indépendantistes, soupçonnées par les autorités d’avoir orchestré le soulèvement.
Les troubles perdurent dans le territoire océanien, qui a connu en juin ses plus graves violences survenues depuis les années 1980. Elles ont fait neuf morts, selon le dernier bilan des autorités, et des dégâts matériels considérables.
Durant l’entretien accordé à deux sénateurs auquel un correspondant de l’AFP a pu assister, le porte-parole kanak de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) Christian Tein n’avait pas le droit d’aborder son rôle dans les troubles qui ont paralysé la Nouvelle-Calédonie. Il n’en a pas moins glissé : « Je suis un prisonnier politique, et le premier extradé de la sorte avec mes camarades ».
« Le voyage a été interminable et j’étais menotté dans l’avion. C’était difficile. Je commence à trouver mes repères », a-t-il encore raconté.
Arrivé il y a une semaine au centre pénitentiaire à Mulhouse, dans l’est de la France, Christian Tein, soupçonné d’avoir orchestré les troubles contre la réforme électorale en Nouvelle-Calédonie, est inculpé notamment pour complicité de tentative de meurtre et association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime, s’est toujours défendu d’avoir appelé à la violence.