Organisée par un village de pêcheurs autochtones et l’homme d’affaires américain Russ George, celle-ci a consisté à répandre 120 tonnes de sulfate de fer dans le Pacifique à l’ouest de l’archipel de Haida Gwaii.
Elle a été dénoncée par les écologistes, des communautés autochtones et des chercheurs, parce qu’elle violait un moratoire international sur la fertilisation de la mer, puis critiquée cette semaine lors de la conférence de l’ONU sur la biodiversité à Hyderabad, en Inde.
Un porte-parole du ministère canadien de l’Environnement, Adam Sweet, a indiqué jeudi à l’AFP qu’une enquête avait été ouverte le 30 août.
Des fonctionnaires avaient, au printemps, avisé des représentants de l’entreprise des procédures à suivre.
Ces dernières, a-t-il dit, prévoient que tout dépôt de fer, à l’intérieur ou au-delà des eaux territoriales canadiennes, constitue une infraction, « à moins que cela soit mené dans le cadre de recherches scientifiques ». Mais Ottawa n’a reçu aucune demande du genre, a souligné M. Sweet.
Cependant, John Disney, représentant du village d’Old Massett, a affirmé vendredi que les promoteurs du projet avaient suivi des procédures légales et scientifiques internationales et qu’au moins sept agences du gouvernement fédéral étaient au courant.
« Le gouvernement savait exactement ce que nous faisions », a dit M. Disney lors d’une conférence de presse à Vancouver. « Ce travail a été effectué dans les eaux internationales et il était conforme à la loi ».
Selon ses organisateurs, ils ont suivi un double objectif: vérifier si la poudre de fer peut stimuler l’écosystème marin et accroître la population du saumon, à la base de l’économie de la région, et vérifier si l’opération peut faire proliférer le plancton qui absorbe le CO2, ce qui pourrait permettre de vendre des crédits=carbone.
Un porte-parole de l’organisation écologique Greenpeace, Eduardo Sousa, a déclaré à l’AFP que le projet relevait de « pseudo-science » et obéissait à des objectifs commerciaux.