Après des semaines de pourparlers, Britanniques et Européens se sont entendus sur les « totaux admissibles de captures » autorisés pour « plus de 74 stocks », dans les eaux dont ils gèrent conjointement les ressources dans l’Atlantique et la mer du Nord.
L’accord trouvé « garantit des possibilités de pêche de plus de 350.000 tonnes pour la flotte de l’UE, estimées à environ 1 milliard d’euros sur la base des prix de débarquement historiques corrigés de l’inflation », a noté l’exécutif européen.
Des quotas supplémentaires seront fixés ultérieurement pour le sprat (mer du Nord et Manche) et le lançon (mer du Nord).
« L’accord soutiendra les moyens de subsistance des communautés côtières des deux côtés de la Manche, en mer d’Irlande et mer du Nord, leur apportera de la visibilité, et renforcera la gestion durable des ressources », a affirmé le commissaire européen Virginijus Sinkevicius, rappelant que les quotas étaient fixés sur la base des « meilleurs avis scientifiques disponibles ».
A l’inverse, les ONG environnementales jugent qu’il conduira à fragiliser davantage des stocks déjà vulnérables.
« On observe davantage de quotas fixés conformément aux recommandations scientifiques », mais beaucoup les dépassent largement, selon la coordination d’ONG Oceana, observant que Londres et Bruxelles « continuent d’accorder des quotas pour un nombre important de stocks, dont la reconstitution sera mise en péril par la poursuite de la surpêche ».
Alors que les scientifiques recommandaient de cesser toute capture pour les stocks les plus épuisés, comme le cabillaud à l’ouest de l’Écosse, le merlan en mer d’Irlande ou le hareng en mer Celtique, l’UE et le Royaume-Uni « continuent d’autoriser des prises accidentelles excessives de ces stocks » par des navires pêchant d’autres espèces, déplore Vera Coelho, d’Oceana.
« Cela rendra leur rétablissement à des niveaux durables quasi-impossible (…) Leurs populations risquent de s’effondrer encore davantage », prévient-elle, estimant que Londres et Bruxelles « enfreignent leurs propres lois environnementales » et « mettent en péril la viabilité à long terme de l’industrie de la pêche ».
« Les stocks de cabillaud et de merlan sont déjà épuisés, victimes collatérales de chaluts non sélectifs qui balayent tout sur leur passage en essayant d’attraper langoustines et aiglefins. A moins de restreindre cette pêche-là, ces stocks pourraient ne jamais se rétablir », a abondé Jenni Grossmann, de l’ONG ClientEarth.
ClientEarth a engagé une action devant la justice de l’UE contre les Etats membres pour avoir fixé des quotas de pêche jugés « non durables » en dépit de l’obligation réglementaire de mettre fin à la surpêche.