Cette « menace de couper l’électricité est disproportionnée, serait en violation du traité commercial (post-Brexit, ndlr) et serait inacceptable », a déclaré le sénateur Ian Gorst, au cours d’une visioconférence avec la presse.
« Cela reviendrait à couper la fourniture d’énergie à 108.000 îliens, à notre hôpital et à nos écoles », a souligné le ministre. « Je ne pense donc pas que ça arrivera », a-t-il ajouté, tout en assurant que Jersey avait un plan de secours au cas où cette menace serait mise à exécution.
Mardi matin, le secrétaire d’État français aux Affaires européennes Clément Beaune avait agité la menace de l’arme énergétique vis-à-vis des îles anglo-normandes qui sont alimentées en électricité depuis la France.
La tension est liée à l’attribution de licences aux pêcheurs français, jugée insuffisante par Paris. L’île anglo-normande de Jersey a annoncé le 29 septembre l’octroi de 64 licences définitives à des bateaux français (contre 169 demandées par Paris) et le rejet de 75 dossiers.
L’accord post-Brexit prévoit que les pêcheurs européens puissent continuer à travailler dans certaines eaux britanniques à condition d’obtenir une licence, accordée s’ils peuvent prouver qu’ils y pêchaient auparavant.
« Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour permettre à des licences d’être attribuées à des bateaux qui peuvent prouver qu’ils ont pêché dans nos eaux et nous continuons de le faire », a assuré M. Gorst.
« Mais nous ne pouvons pas fournir des licences si nous n’avons pas les informations et les preuves » montrant que ces bateaux « respectent les termes de l’accord commercial », a-t-il ajouté.
Pour les bateaux qui ne peuvent pas fournir de données GPS, M. Gorst a indiqué que l’île acceptait « les données de journal de bord » remplies par les pêcheurs français quand ils travaillaient dans les eaux de Jersey.
« Nous avons été très clairs sur le fait que nous examinerions un large spectre de données disponibles afin de prouver cette antériorité », a ajouté le ministre, estimant que le conflit était essentiellement un « problème technique ».
M. Gorst a ainsi évoqué le cas de pêcheurs qui pensent avoir envoyé plus de documents par la voie officielle que ce que les autorités de Jersey ont reçu.
« Que le blocage soit à Paris, Bruxelles ou Westminster, nous restons prêts à recevoir ces données », a-t-il assuré.