« Nous apprenons. Nous apprenons à être libres. Nous n’avons jamais connu ça avant. Nous apprenons à débattre. A avoir des avis différents. A devenir une majorité ou une minorité », affirme M. Morsi à l’hebdomaire Time Magazine.
« Quand nous aurons une constitution, tout ce que j’ai fait ou dit la semaine dernière s’arrêtera », ajoute le dirigeant égyptien: « Quand nous aurons une constitution, toutes les décisions que j’ai prises (récemment) prendront fin immédiatement ».
Interrogé sur les opposants, qui l’accusent de devenir un « nouveau pharaon », il s’esclaffe, incrédule: « Nouveau pharaon? Est-ce que je peux l’être? », avant d’ajouter: « Je fais très attention et je ferai toujours attention à transférer le pouvoir. Je suis un président élu ».
« Ma responsabilité principale est de maintenir le navire national à flot pendant cette période de transition. Ca n’est pas facile. Les Egyptiens sont déterminés à avancer sur le chemin de la liberté et de la démocratie », explique-t-il.
Le Caire a accéléré la rédaction controversée de la constitution, qui doit être achevée mercredi et votée jeudi, alors que l’Egypte traverse sa pire crise depuis l’élection du président islamiste Mohamed Morsi, en raison des pouvoirs exceptionnels qu’il s’est octroyés récemment.
Deux hautes instances judiciaires ont dénoncé ce décret présidentiel. Au lendemain d’une mobilisation populaire inédite contre M. Morsi, opposants et forces anti-émeutes continuaient de s’affronter au Caire mercredi.
Pour les partisans de M. Morsi, ses pouvoirs exceptionnels lui permettront d’engager des réformes indispensables pour la marche vers la démocratie et cesseront avec l’adoption de la nouvelle constitution.
Mais ses détracteurs l’accusent de se comporter en « nouveau pharaon » et de « voler la révolution ».