« Les deux parties sont tombées d’accord pour renforcer la coopération en matière de défense (…) et pour coopérer dans les domaines des sciences et des technologies liées à la défense, des échanges entre académies militaires et du soutien logistique », est-il écrit dans le communiqué commun diffusé après les entretiens qu’a eus M. Xi avec son homologue sri-lankais Mahinda Rajapakse.
Le président chinois a en outre annoncé à la presse un renforcement de la coopération bilatérale dans « des domaines comme la construction et le développement de ports et de parcs industriels côtiers, l’économie maritime et la sécurité maritime ».
Le Sri Lanka soutient par ailleurs une initiative chinoise en vue d’assurer la sécurité des voies commerciales à travers la diplomatie économique, via une coopération « accrue », a encore dit M. Xi.
Les Chinois cherchent à renforcer leur présence dans l’Océan Indien, où le Sri Lanka est un point de passage obligé sur l’une des voies maritimes les plus fréquentées du monde. La Chine est déjà le premier investisseur dans ce pays où elle a déjà financé un port en eaux profondes et un aéroport international.
Xi Jinping inaugurera à cet égard mercredi dans la capitale Colombo le chantier de construction, également financé par les Chinois, d’une nouvelle ville portuaire, d’un coût d’1,4 milliard de dollars, signe de l’influence grandissante de Pékin en Asie du Sud. Elle comportera en particulier le premier circuit de Formule 1 du Sri Lanka et une luxueuse marina.
– Ne pas froisser l’Inde –
Dans une tribune publiée par le Daily News, un quotidien d’Etat sri-lankais, le président chinois a déclaré vouloir « renforcer les échanges et la coopération (avec Colombo) dans le secteur maritime, les affaires, les infrastructures, la défense, le tourisme ».
Les autorités sri-lankaises insistent de leur côté pour que les relations bilatérales s’inscrivent dans un cadre commercial plutôt que sécuritaire, apparemment pour ne pas froisser le voisin indien.
« Nous sommes intéressés par les échanges commerciaux, l’investissement et le tourisme », a ainsi expliqué le ministre sri-lankais du Développement économique Basil Rajapaksa.
« L’Inde s’intéresse aussi à la Chine, donc je ne vois rien qui pose problème dans le renforcement de nos liens avec elle », a-t-il dit à l’AFP.
Une partie des dirigeants indiens s’inquiètent de voir dans le renforcement de la présence chinoise en Asie du Sud une tentative d’encercler leur pays.
Un projet d’atelier de maintenance d’avions militaires, que Colombo voulait mettre en place avec un soutien chinois, est à l’arrêt depuis que l’Inde a officieusement protesté contre le lieu de son implantation, sur la côte orientale du Sri Lanka, à Trincomalee.
Le site en eaux profondes a été utilisé comme base stratégique par les alliés pendant la Deuxième Guerre mondiale et est toujours jugé d’intérêt stratégique.
M. Xi a, quant à lui, assuré qu’aucun Etat ne devait s’ingérer dans les affaires de cette île, historiquement sous influence indienne.
Pékin soutient de longue date le refus sri-lankais d’une enquête sous l’égide de l’ONU sur les suspicions de crimes de guerre contre les rebelles des Tigres tamouls, tandis que l’Inde soutient l’initiative.
Le président chinois est arrivé mardi au Sri Lanka pour une visite de deux jours, et vingt-sept accords, dont un prévoyant l’ouverture de négociations sur un traité de libre-échange, ont d’ores et déjà été signés.
M. Xi doit ensuite se rendre en Inde.