Deux navires appartenant à la société de chasse Hvalur, la dernière à être active dans le pays, ont chacun harponné un rorqual commun jeudi et devaient rentrer au port vendredi matin avec leurs prises, ont annoncé plusieurs médias, dont la télévision publique RUV.
L’Islande est l’un des trois derniers pays avec la Norvège et le Japon à autoriser la chasse à la baleine, au grand dam des défenseurs des animaux.
Le pays l’avait suspendue en juin, pour deux mois, après la publication d’un rapport demandé par le gouvernement, concluant que cette pratique n’était pas conforme à la loi islandaise sur le bien-être animal.
Ce rapport des autorités vétérinaires du pays avait souligné que la mise à mort des cétacés prenait trop de temps. Des vidéos diffusées par ces autorités ont montré l’agonie choquante d’une baleine chassée l’an dernier, qui avait duré cinq heures.
Le gouvernement islandais avait annoncé la semaine dernière son feu vert à la reprise de la chasse à la baleine à compter du 1er septembre, avec « des exigences plus fortes et détaillées en termes d’équipement et de méthode de chasse, et une surveillance renforcée ».
Les bateaux de la compagnie Hvalur n’avaient pas pu prendre la mer dès cette date, d’abord gênés par le mauvais temps puis bloqués pendant plusieurs jours par deux manifestants.
La saison de chasse à la baleine se termine habituellement fin septembre ou début octobre.
Les quotas annuels autorisent la mise à mort de 209 rorquals communs – le deuxième mammifère marin le plus long après la baleine bleue – et de 217 petits rorquals.
Mais les prises ont été nettement plus faibles ces dernières années en raison de la baisse de la demande pour la viande de baleine.
La semaine dernière, l’organisation de défense des animaux Humane Society International a qualifié la reprise de la chasse à la baleine par l’Islande de « décision dévastatrice et inexplicable ».
En Islande, l’opposition à cette pratique est désormais une opinion majoritaire au sein de la population: 51% des Islandais y sont opposés, contre 42% il y a quatre ans, montre une enquête réalisée par l’institut Maskina, dont les résultats ont été rendus publics début juin.