Revue des frets maritimes: les frets secs tentent de rebondir, sans conviction

Indice phare du marché, le Baltic Dry Index (BDI), moyenne des tarifs pratiqués sur 24 routes de transport en vrac de matières sèches (minerais, charbon, métaux, céréales, etc.), a terminé vendredi à 760 points, contre 706 points une semaine plus tôt. Il a grimpé de 8,5% en l’espace d’une semaine.

« L’année débute avec un nombre relativement conséquent de requêtes (pour du transport de cargaisons) dans l’Atlantique », une demande qui s’est accrue dès la fin de la première semaine de 2013 et qui « renforce les attentes — ou les espoirs — que les prix des frets, au moins dans l’Atlantique, vont commencer à se renforcer », a observé dans une note le courtier Barry Rogliano Salles.

Pour autant, pour Michael Lewis, analyste de Deutsche Bank, il ne faut pas s’attendre à court terme à une embellie durable du marché, toujours plombé par la surabondance de la flotte disponible face à une demande au ralenti.

Ainsi, rappelle-t-il, les trois premiers mois de l’année sont « traditionnellement faibles » pour la demande de frets — en raison de la mise sommeil de l’activité industrielle en Chine (premier importateur de métaux et de minerai de fer) à l’occasion du Nouvel an chinois, mais aussi de conditions météorologiques défavorables perturbant les acheminements de charbons et de minerai de fer de l’Australie, qui en est l’un des principaux exportateurs.

Cependant, à plus long terme, « le marché des frets est bien positionné pour profiter de l’accélération de la reprise économique en Chine », a tempéré M. Lewis. Par ailleurs, le rebond des prix devrait être encouragé par une forte chute des navires neufs arrivant sur le marché au deuxième semestre 2013 – une baisse d’environ 50% par rapport au premier semestre de l’année.

Les navires commandés en 2007 ou 2008, avant la crise, sortent encore des chantiers navals mais cette vague « arrivera à son terme » et « les nouvelles commandes ont dégringolé depuis, en raison de financements plus contraignants et de la chute des prix — en-dessous des coûts opérationnels », a expliqué M. Lewis.

Le Baltic Panamax Index (BPI) — qui synthétise les prix pour sept routes, la plupart pour les céréales, empruntées par des navires d’une taille adaptée aux dimensions du canal de Panama –, a terminé vendredi à 772 points contre 670 points le vendredi précédent, rebondissant après avoir chuté de 35% en 5 semaines.

Le Baltic Capesize Index (BCI), qui compile les tarifs des Capesize (les plus gros navires, que leur taille imposante oblige à naviguer au large des caps Horn et de Bonne-Espérance), a fini à 1.367 points, contre 1.285 points une semaine plus tôt.

De leur côté, les prix des frets pétroliers ont de nouveau perdu du terrain, dans un marché miné par la surabondance des tankers disponibles.

L’indice Baltic Clean Tanker Index (BCTI), moyenne des prix pratiqués sur cinq routes de produits pétroliers raffinés (essence, gaz liquéfié, fioul de chauffage, etc.) a fini vendredi à 715 points, contre 721 points une semaine auparavant.

Le Baltic Dirty Tanker Index (BDTI), moyenne des taux pratiqués sur onze routes de transport de pétrole brut, a terminé à 641 points, contre 679 points sept jours plus tôt.

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