Revue des frets maritimes: les prix se stabilisent, avant le Nouvel an chinois

Indice phare du marché, le Baltic Dry Index (BDI), moyenne des tarifs pratiqués sur 24 routes de transport en vrac de matières sèches (minerais, charbon, métaux, céréales, etc.), a terminé vendredi à 748 points, contre 750 points une semaine auparavant. Il a reculé de plus de 10% depuis le 21 janvier.

De même, le Baltic Capesize Index (BCI), qui compile les tarifs des Capesize –navires que leur taille imposante oblige à naviguer au large des caps Horn et de Bonne-Espérance–, a terminé quasi-inchangé sur la semaine, à 1.461 points contre 1.454 points le vendredi précédent.

Le marché restait peu animé, en l’absence d’activité sur les marchés asiatiques avant une semaine de congés en Chine à l’occasion du Nouvel an lunaire, célébré le 10 février.

« Chaque année au premier trimestre, le BDI est suspendu au Nouvel an chinois (dont la date fluctue d’une année sur l’autre) », a expliqué Ross Strachan, analyste matières premières du cabinet londonien Capital Economics.

Typiquement, « on voit un net mais temporaire repli de la demande chinoise dans les semaines précédant les congés du Nouvel an », car l’activité économique du géant asiatique ralentit, de nombreux travailleurs migrants quittant notamment les villes pour rentrer dans leurs régions d’origine, et « le BDI peut perdre jusqu’à 22% » sur cette période, soulignait M. Strachan.

En revanche, « on voit ensuite la demande reprendre graduellement après les vacances du Nouvel an », et le BDI peut alors enregistrer « une hausse de 25% entre la fin (des congés en Chine) et fin mars », selon l’analyste.

De son côté, le Baltic Panamax Index (BPI) — qui synthétise les prix pour sept routes, la plupart pour les céréales empruntées par des Panamax (navires doint la taille est adaptée au passage du canal de Panama) –, s’est légèrement repris la semaine dernière, terminant vendredi à 723 points, après avoir sombré le vendredi précédent à 664 points, un plus bas en près de 3 mois.

Cependant, « il est très improbable que le marché des frets se reprenne vigoureusement et durablement avant 2014, au plus tôt », étant donné que « si la demande de frets a augmenté » parallèlement à la reprise de l’économie mondiale, « la capacité de la flotte mondiale a progressé encore plus rapidement », a averti Ross Strachan.

De nombreux vaisseaux tout frais sortis des chantiers navals continuent de gonfler le nombre de navires disponibles, une surabondance endémique qui plombe les prix des frets (le BDI reste très en-dessous de ses sommets de 2008, à plus de 11.000 points), ne permettant même plus aux propriétaire de couvrir leurs frais opérationnels.

Les tarifs des frets pétroliers étaient eux aussi minés par l’amoindrissement de la demande en Chine (deuxième pays consommateur de brut dans le monde) et un tonnage disponible trop abondant.

L’indice Baltic Clean Tanker Index (BCTI), moyenne des prix pratiqués sur cinq routes de produits pétroliers raffinés (essence, gaz liquéfié, fioul de chauffage, etc.) a fini vendredi à 724 points, contre 728 points une semaine auparavant.

Le Baltic Dirty Tanker Index (BDTI), moyenne des taux pratiqués sur onze routes de transport de pétrole brut, a fléchi à 640 points, contre 635 points sept jours plus tôt.

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