« Il devra opérer sur la route maritime du Nord, participer aux programmes les plus importants d’exploration et de recherche dans l’Arctique et assurer la livraison de marchandises », a déclaré Vladimir Poutine dans un discours prononcé sur le site des chantiers navals de la Baltique, à Saint-Pétersbourg (nord-ouest), sous un ciel gris.
Son futur déploiement doit aider Moscou à assurer sa suprématie dans l’Arctique, alors que la Russie est confrontée dans la région aux ambitions d’autres puissances, notamment la Chine, mais aussi de ses rivaux occidentaux dont les Etats-Unis.
Le navire s’appellera « Leningrad », le nom soviétique de Saint-Pétersbourg, « un nouvel hommage » au « courage » des habitants de l’ancienne capitale impériale face aux nazis, a souligné Vladimir Poutine vendredi, à la veille des célébrations commémorant le 80e anniversaire de la fin du siège de Leningrad pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Ce nouveau navire à propulsion nucléaire construit par le géant atomique Rosatom, de plus de 170 mètres de long, pourra briser la glace jusqu’à trois mètres de profondeur.
Depuis 2022, la Russie doit réorienter vers l’Asie ses livraisons d’hydrocarbures, vitales pour son économie frappée par des sanctions occidentales, le marché européen lui étant quasiment complètement fermé en conséquence de son assaut en Ukraine.
D’où le besoin urgent d’augmenter et moderniser sa flotte de brise-glaces nucléaires, qui permettent de tracer la route aux tankers pétroliers et autres méthaniers transportant les hydrocarbures extraites principalement en Sibérie.
Pour développer le commerce via les eaux gelées de l’Arctique, les autorités russes comptent enfin sur la « Route maritime du Nord », une voie rendue plus navigable du fait de la fonte des glaces entraînée par le changement climatique.
Vendredi, le patron de Rosatom, Alexeï Likhatchiov, a indiqué que 36 millions de tonnes de marchandises avaient transité par cette route maritime en 2023, « un record ».
La Russie, seul pays au monde à posséder une flotte de brise-glaces nucléaires, a inauguré ces dernières années trois nouveaux navires et un gigantesque bateau, de plus de 200 mètres de long, doit voir le jour en 2027.