La lauréate a été élue par un jury de douze internautes au premier tour de scrutin, par 7 voix, contre 5 à « Rêves oubliés » de Léonore de Recondo (éditions Sabine Wespieser). « Le Glacis » de Monique Rivet (éditions Métailié) figurait aussi parmi les trois finalistes.
Scholastique Mukasonga, qui vit en Normandie où elle est assistante sociale, a déjà remporté pour ce même roman le prix Renaudot 2012 et, à Genève, le prix Ahmadou Kourouma, du nom du célèbre écrivain ivoirien décédé en 2003.
Parrainé par l’écrivain d’origine congolaise Alain Mabanckou, en partenariat avec le réseau Babelio, le prix Océans, créé en 2012, récompense un roman écrit en français mettant en lumière les valeurs d’ouverture sur le monde, d’échanges, de dialogue des cultures et d’humanisme.
Née en 1956, Scholastique Mukasonga est victime dès l’enfance des conflits ethniques qui agitent son pays. Sa famille tutsi est déplacée dans une région insalubre. En 1973, elle s’exile au Burundi puis en France en 1992, deux ans avant le début des massacres qui ont ensanglanté le Rwanda. Près de 30 membres de sa famille ont été assassinés en 1994.
« Notre-Dame du Nil » a pour cadre un lycée de jeunes filles de bonne famille, perché sur une crête près des sources du grand fleuve égyptien. La romancière a choisi ce microcosme pour revisiter les prémices de la tragédie rwandaise, avec une grande justesse de ton et dans une langue superbe.