L’association de défense de l’environnement affirme avoir envoyé des centaines de mails à des créateurs de contenu les invitant à télécharger un nouveau niveau du jeu, intitulé « The Final Boss », qui, une fois lancé, place le joueur dans un océan vide.
Au bout d’un certain temps, une vidéo démarre dans laquelle Paul Watson, le fondateur de Sea Shepherd, s’adresse aux pêcheurs virtuels.
« Chaque jour, des milliers de joueurs comme toi dépouillent virtuellement les mers pour mettre ce qu’ils pêchent au menu de leurs restaurants de sushi, » peut-on l’entendre dire dans cette courte vidéo d’une trentaine de secondes. « Je suis ici pour vous montrer qui est le vrai boss final… Moi. Maintenant, vous allez devoir faire face aux conséquences de vos actes. »
Cette extension pirate du jeu, qui a demandé une semaine de travail, est une méthode de communication peu courante pour une association dans le monde du jeu vidéo.
« On voulait faire passer un message à tous ceux qui jouent à ce jeu sans se poser de questions sur le monde réel », explique Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France, qui pointe le risque de « désensibilisation » des amateurs de pêche virtuelle « qui considèrent les poissons comme des trophées ».
Sorti en juin et développé par le studio sud-coréen Mintrocket, filiale de l’éditeur de jeux Nexon, « Dave the Diver » a été l’un des succès surprise de l’année 2023, cumulant plus de 3 millions de ventes en six mois.
On y incarne un plongeur, Dave, qui explore les fonds marins et capture des poissons le jour et gère un restaurant de sushis la nuit.
« C’est un jeu qui va a l’encontre de l’esprit de préservation des océans », déplore Lamya Essemlali, qui rappelle que « la surpêche est aujourd’hui la première menace pour la survie de l’océan ».
Si l’association n’a pas prévenu le studio Mintrocket en amont, elle rappelle que le jeu lui-même parodie son fondateur à travers le personnage de « John Watson », l’un des ennemis du jeu et double numérique à peine déguisé du fondateur de Sea Shepherd.
En 2022, le ZEvent, un marathon caritatif du jeux vidéo réunissant plusieurs dizaines de streamers français, avait permis à l’association de recevoir 2,5 millions d’euros.