Ségolène Royal en Corse pour surveiller le passage du Concordia

Alors qu’une « flottille citoyenne », dénonçant les risques de la navigation dans le canal de Corse, s’est rassemblée dans les eaux environnantes, le convoi formé par le Concordia, ses remorqueurs de haute-mer et sa flottille d’accompagnement est passé à la mi-journée au large de l’île italienne d’Elbe, visible depuis la côte corse.

Il progressait à une vitesse de deux noeuds dans de bonnes conditions météorologiques. Un vent d’Ouest de force 3 pourrait ralentir le convoi dans l’après-midi pour retomber toutefois en fin de journée, selon les services de la météorologie.

Le Costa Concordia, l’un des plus gros paquebots de croisière du monde, a repris la mer mercredi, deux ans et demi après son naufrage sur l’île toscane du Giglio qui avait fait 32 morts et des dizaines de blessés parmi les quelque 4.200 passagers et membres d’équipage de 70 nationalités.

Son arrivée dans le port ligure de Gênes (nord-ouest de l’Italie), où il sera découpé, est prévue dimanche.

En fin de matinée, il avait parcouru « plus de 50 milles (80 km) », selon l’armateur italien Costa, propriétaire de l’épave.

Il a ajouté dans un communiqué qu’aucune anomalie n’avait été relevée lors de tests sur l’environnement réalisés mercredi soir autour du paquebot entouré de son échafaudage le maintenant à flot et d’une inspection à bord jeudi matin.

Le géant des mers (300 m de long et 114.500 tonnes) doit remonter le canal de Corse dans les eaux internationales à 25 km environ des côtes du Cap Corse.

La ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, et une « flottille citoyenne » corse devaient se rendre en fin d’après-midi au large du cap pour le passage du Concordia.

« J’ai tenu à répondre positivement aux inquiétudes légitimes des Corses, des élus, des professionnels et des associations dont je connais la précieuse sensibilité aux questions environnementales que j’ai relayée auprès de mon collègue le ministre de l’environnement italien », a déclaré Mme Royal à son arrivée à Bastia.

Elle a ajouté, dans un communiqué, avoir « reçu l’assurance » du ministre italien, Gian Luca Galetti, que « toutes les précautions techniques de sécurité ont été prises et je l’en ai remercié, sachant sa préoccupation suite à la tragédie du naufrage du Concordia. »

Mme Royal devait embarquer dans l’après-midi à bord du bâtiment de soutien d’assistance et de dépollution Jason de la Marine nationale, l’un des plus performants au monde dans sa catégorie avec une capacité de pompage de 1.000 tonnes d’hydrocarbures et qui a participé l’an dernier en Corse à un exercice anti-pollution avec la marine italienne.

La ministre sera notamment accompagnée du préfet maritime de la Méditerranée, le vice-amiral Yves Joly, et d’élus insulaires.

Le Jason devait faire route en direction du Concordia en fin de journée.

– Le maire nationaliste à la manoeuvre –

Mme Royal a souligné que « le passage du Costa Concordia aura lieu dans une zone écologique particulièrement remarquable, qui est l’un des poumons de la Méditerranée avec l’herbier de Posidonies (…) justification du lancement de la création du Parc naturel marin du Cap Corse ».

La ministre présidera d’ailleurs vendredi la première réunion du comité de pilotage du parc, projet de protection et de développement durable.

Elle se rendra ensuite sur le site à la pointe du Cap Corse dans le secteur de l’archipel inhabité des Finocchiarola.

Parallèlement à cette mobilisation officielle, le passage du Concordia a été marqué par le rassemblement d’une « flottille citoyenne » pour le dénoncer et manifester l’inquiétude des insulaires face au passage intensif de navires chargés de matières dangereuses dans le canal de Corse.

Deux convois composés de dizaines de barques de pêcheurs, bateaux de promenade et de plaisance sont partis de Bastia et du petit port de Macinaggio au Nord du Cap Corse avant d’effectuer leur jonction et se diriger vers le Concordia.

La venue de Mme Royal et le mouvement de protestation ont été initiés à la mi-juillet par le maire nationaliste de Bastia, Gilles Simeoni, qui a alerté le gouvernement sur l’absence d’informations de la part des autorités italiennes et le risque d’une catastrophe écologique sur les côtes corses en raison de l’importance du trafic maritime international dans cette zone.

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