Les Seychelles connaissent une cohabitation depuis 2016. Le président Faure avait alors succédé à James Michel, au pouvoir depuis 2004 et réélu de justesse en 2015.
M. Michel avait démissionné et passé la main à Danny Faure après la défaite aux législatives de 2016 de leur parti Lepep (« Le peuple » en créole), l’ex-parti unique au pouvoir depuis 1977. C’est la première fois depuis le retour du multipartisme en 1993 que l’opposition obtenait la majorité au Parlement.
M. Faure a promis en cas de victoire de mettre sur pied un gouvernement d’unité nationale pour surmonter la crise économique provoquée par la pandémie de coronavirus et ses effets néfastes sur l’économie de l’archipel.
« Il s’agit des élections les plus importantes de l’histoire de notre pays, car elles se déroulent à un moment où le pays est confronté à des difficultés économiques et sociales provoquées par le Covid-19 », a déclaré M. Faure à la presse.
Les Seychelles ont fermé leurs frontières en mars pour éviter que le virus ne se propage, se privant ainsi des revenus liés à l’industrie du tourisme. Paradis du tourisme de luxe, le pays a accueilli en 2018 plus de 360.000 visiteurs, surtout des Européens, soit deux fois plus que dix ans auparavant, et près de quatre fois sa population (95.000 habitants).
Des centaines de Seychellois travaillant dans le secteur touristique ont perdu leur emploi et la roupie seychelloise a perdu plus de 40% de sa valeur face aux principales devises étrangères.
L’opposition n’a pas réussi à s’entendre pour proposer une candidature unique face au pouvoir.
Le principal rival du président sortant sera le prêtre anglican Wavel Ramkalawan, qui en est à sa sixième participation.
Lors de la dernière élection présidentielle en 2015, M. Ramkalawan avait perdu de seulement 193 voix face au président James Michel mais son parti, Linyon Demokratik Seselwa (LDS), avait remporté les élections législatives l’année suivante.
Le troisième candidat est l’ancien ministre du tourisme Alain Saint-Ange, à la tête du parti « One Seychelles », dont ce sera la première candidature à l’élection présidentielle.
Le parti, qui espère peser sur la vie politique seychelloise, a promis de libéraliser la consommation de cannabis et de mettre en place un gouvernement composé de technocrates.
Par souci d’économies, le pays a décidé de coupler les élections législatives à la présidentielle, qui se dérouleront du 22 au 24 octobre.