Lundi, la direction de la SNCM avait annoncé aux syndicats le prochain dépôt de bilan. Les actionnaires majoritaires Transdev et Veolia avaient demandé le remboursement anticipé de prêts, plaçant la SNCM en cessation de paiement, de façon à enclencher le processus de redressement judiciaire, seule solution selon eux pour espérer sauver l’entreprise.
L’État, actionnaire à 25%, Veolia et Transdev estiment que ce recours au tribunal de commerce permettra à la compagnie d’affranchir la compagnie du remboursement exigé par Bruxelles, de plus de 400 millions d’aides jugées illégales, ce qui pourrait lui permettre de trouver un repreneur.
Mais les syndicats ont une toute autre lecture du dossier, et mettent en garde, sur le fait notamment que le contrat de délégation de service public (DSP) de la desserte de la Corse pourrait ne pas être transmis au repreneur.
Ce contrat, qui court jusqu’en 2023 et qu’elle partage avec une autre société, la Méridionale (groupe Stef), constitue la principale source de revenus de l’entreprise.
Les organisations syndicales estiment que le passage par le tribunal de commerce n’offre aucune garantie sur l’effacement des condamnations européennes, mais permettra aux actionnaires de faire un plan social à moindre frais.
La SNCM, société chroniquement déficitaire, compte environ 2.000 salariés, dont 1.508 CDI et fait vivre de nombreux sous-traitants sur le port de Marseille. Début octobre, la direction de la compagnie avait défini un « périmètre à l’équilibre » qui comprendrait entre 800 et 1.000 emplois.
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