« De hauts responsables de l’administration américaine ont été en contact avec leurs homologues français pour discuter de +AUKUS+ (ndlr: le nom de ce nouveau partenariat), y compris avant l’annonce » intervenue mercredi, a déclaré à l’AFP un haut responsable de la Maison Blanche.
Mais la France a aussitôt démenti fermement.
« Nous n’avons pas été informés de ce projet avant la publication des premières informations dans la presse américaine et australienne, qui elles-mêmes ont précédé de quelques heures l’annonce officielle de Joe Biden », a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’ambassade de France à Washington, Pascal Confavreux.
Paris ne décolère pas face à ce projet qui torpille une énorme commande de sous-marins de l’Australie à la France, et les réactions ont été très vives autant contre Canberra, accusé de trahir la parole donnée, que contre le président américain Joe Biden.
« Cette décision unilatérale, brutale, imprévisible ressemble beaucoup à ce que faisait Monsieur Trump », l’ancien président américain, s’est indigné le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian sur la radio France Info.
« Comme le président (Biden) l’a dit hier, nous coopérons étroitement avec la France à propos de nos priorités communes dans l’Indo-Pacifique et nous continuerons à le faire », a encore dit le haut responsable de la Maison Blanche, qui a demandé l’anonymat.
« Notre administration se concentre sur l’objectif de ranimer les alliances et partenariats afin de soutenir un ordre international basé sur le respect des règles communes. Cela signifie à la fois renforcer nos liens de longue date, y compris avec nos alliés de l’Otan et l’Union européenne, et travailler à de nouvelles configurations » a-t-il ajouté.
Les Etats-Unis, qui cherchent à renforcer tous azimuts leurs alliances face à la Chine, ont annoncé mercredi avec l’Australie et le Royaume-Uni un vaste partenariat de sécurité dans la zone indo-pacifique, comprenant notamment la livraison de sous-marins à propulsion nucléaire à Canberra.
La France voit par conséquent lui échapper un contrat de 90 milliards de dollars australiens (56 milliards d’euros) pour fournir à l’Australie 12 sous-marins à propulsion conventionnelle.