C’est sur la base de « l’ensemble des réponses apportées par les actionnaires et le ministre des Transports et du courrier supplémentaire du ministre des Transports » reçu par les syndicats jeudi à 0H20, que cette décision de suspension a été prise, a indiqué à l’AFP le représentant de la CGT Marins Frédéric Alpozzo, au nom de l’intersyndicale CFDT-CFE-CGC-CGT-CFTC-FO.
Ces réponses du ministère et des actionnaires doivent être présentées jeudi en début de matinée aux salariés et à l’encadrement de l’entreprise, réunis en assemblée générale sur le port de Marseille, a précisé la même source, ajoutant que l’intersyndicale serait de nouveau reçue au ministère des Transports à Paris à la mi-juillet.
Dans le courrier envoyé dans la nuit aux responsables syndicaux, le ministère confirme que « l’Etat s’est immédiatement pourvu en cassation auprès de la Cour de justice européenne » pour s’opposer à la condamnation de la SNCM par Bruxelles à rembourser, d’ici à fin août, 220 millions d’euros d’aides publiques reçues entre 2007 et 2013 et jugées illégales.
Le ministère indique également dans ce texte que « les actionnaires, et parmi eux l’Etat, travaillent actuellement à la définition des modalités de financement les plus adaptées du plan industriel approuvé en Conseil de surveillance du 20 juin » qui permettra à la compagnie « la mise en oeuvre d’une réponse compétitive dans le cadre de la négociation directe relative à l’attribution de la délégation de service public » (DSP) de la desserte de la Corse.
Le plan de sauvetage de la SNCM annoncé le 20 juin prévoit la suppression de plus de 500 postes – sans licenciement – sur 2.600 salariés et l’acquisition de nouveaux navires. Les syndicats réclamaient depuis des engagements financiers permettant de le réaliser.
Autre demande satisfaite, la montée de Veolia Environnement au capital de la SNCM, qui deviendrait actionnaire majoritaire direct, a été repoussée. « Il faut d’abord assurer l’avenir de la SNCM et ensuite la question de l’actionnariat se posera », a indiqué le représentant de la CGT Marins.
Les syndicats souhaitaient ce report afin notamment que la SNCM puisse participer de manière plus sereine à l’appel d’offres concernant la DSP de la desserte de la Corse pour la période 2014-2023. La décision de la Collectivité territoriale de Corse doit intervenir en septembre.
Alarmées par la perspective d’un plan industriel aux contours flous et d’un renforcement de Veolia dans le capital de l’entreprise, les organisations syndicales avaient déposé fin mai dans une quasi unanimité un préavis de grève renouvelable pour jeudi, arme lourde en début de haute saison touristique et à deux jours du départ du Tour de France en Corse.