« On veut assimiler toute l’écologie à la violence pour mieux occulter le fond des problèmes, a dénoncé Marine Tondelier. Je ne laisserai pas ce gouvernement faire des écologistes les boucs émissaires de leur inaction climatique ».
Alors que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin va présenter ce mercredi en conseil des ministres le décret de dissolution du collectif écologiste Les Soulèvements de la Terre, et qu’une vague d’interpellations d’activistes écologistes a eu lieu mardi, Marine Tondelier a accusé le gouvernement d’une tentative de criminalisation du mouvement écologiste qui lui « parait évident ».
La dissolution du collectif intervient après les violences survenues entre forces de l’ordre et militants écologistes lors de la manifestation contre la liaison ferroviaire Lyon-Turin, et celles à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), fin mars, lors d’une manifestation contre une méga-bassine.
« Des moyens surdimensionnés de répression, de surveillance et, disons le mot, d’intimidation, sont mis en place », a encore déploré la secrétaire nationale d’EELV.
Concernant la dissolution des « Soulèvements de la Terre », elle a dit attendre « de voir leurs éléments pour justifier cette dissolution » et « ce qui justifie cette atteinte à la liberté d’association et de réunion ».
« Juridiquement on suivra ça attentivement », a-t-elle averti, avant de promettre de s’y opposer « par tous les moyens légaux ».
Mme Tondelier a aussi regretté « le climat délétère » contre les militants écologistes. « Lorsque Gérald Darmanin parle d’éco-terrorisme ou d’agri-sabotage, la conséquence sur le terrain, c’est qu’il y a une recrudescence des agressions contre les militants écologistes », a-t-elle poursuivi.
Elle a affirmé n’être « plus en confiance » avec le ministre de l’Intérieur, qui met « une cible dans le dos » à ses opposants politiques. « Quand les agriculteurs viennent m’agresser dans le Lot-et-Garonne ou dans l’Aude, vous pensez que ça vient d’où? », a-t-elle demandé.
Pour le député Générations Benjamin Lucas, la dissolution des Soulèvements de la Terre présente les « ingrédients d’une bascule autoritaire d’un régime dans lequel on criminalise les oppositions », a-t-il critiqué sur RFI.
La députée Delphine Batho a jugé sur France Info cette dissolution « contraire à l’état de droit ». « Utiliser et employer le mot de terroriste à la légère, c’est très grave », a-t-elle dénoncé.