« La Russie a délibérément détruit le Théâtre dramatique, où sont abritées des centaines de personnes », a écrit la mairie dans un communiqué publié sur la messagerie Telegram.
La société américaine de technologies spatiales Maxar Technologies, spécialisée notamment dans l’imagerie satellite, a publié mercredi une photo du Théâtre dramatique de Marioupol prise lundi, selon elle.
D’après la photo consultée par l’AFP, le mot « enfants » était écrit sur le sol, en immenses lettres blanches et en russe, devant et derrière le bâtiment.
La mairie de Marioupol a publié de son côté sur Telegram une photo du théâtre montrant sa partie centrale complètement détruite, avec une épaisse fumée blanche qui s’en échappe. Selon les autorités, c’est un avion qui a lancé une bombe sur l’édifice.
« L’avion a largué une bombe sur le bâtiment où s’abritaient des centaines de civils. Il est impossible d’établir le bilan dans l’immédiat car les bombardements des quartiers d’habitation se poursuivent », selon la mairie.
« L’entrée de l’abri est bloquée par les débris. Les informations sur les victimes sont en cours de vérification », selon la même source.
Le ministère russe de la Défense a pour sa part démenti avoir bombardé le théâtre, mettant l’explosion sur le compte du bataillon nationaliste ukrainien Azov.
Moscou avait déjà mis en cause cette unité militaire lors du bombardement de la maternité de Marioupol la semaine dernière, qui avait suscité un tollé international.
« Il est impossible de trouver les mots pour décrire le niveau de cynisme et de cruauté avec lequel les envahisseurs russes anéantissent les habitants pacifiques » de Marioupol, s’est indignée la mairie dans son communiqué.
Plus tôt dans la journée, l’armée ukrainienne avait déjà annoncé que l’armée russe avait bombardé mercredi des civils fuyant Marioupol dans un couloir humanitaire, faisant « des morts » et des blessés, dont un enfant grièvement atteint.
Un convoi de civils qui était en route de Marioupol vers Zaporojie a été visé par des tirs au lance-roquettes multiple Grad vers 15H30 (13H30 GMT), avait indiqué l’armée ukrainienne sur Telegram, publiant la photo d’un enfant blessé et ensanglanté.
Après une série d’échecs, faute de cessez-le-feu russo-ukrainien, les évacuations se sont accélérées à Marioupol, alors que dans ce port stratégique, les habitants manquent d’eau et de nourriture.
Plus de 2.000 civils ont péri à Marioupol assiégée et pilonnée depuis des jours, selon les autorités locales.